samedi, 26 janvier 2013 00:00

poèmes de Tyler

Évaluer cet élément
(0 Votes)

Sur l'euphorie

S'approcher de la gent joyeuse
Avec elle plaisanter, causer et rire
En la pouvant prendre pour heureuse
Et nostre douleur croire anéantir

Finalement demeurer en cette attitude
Et parce qu'en saveur elle a perdu
Sûrement sombrer dans la lassitude
Livides, allongés, fades tel un pendu

Accorder que nous ne sommes foule
Et quand nostre âme savoir dolente
Que nous ne sommes du mêsme moule
Avec regrets descendre la pente

Renier nostre mortel édifice
Sachant que l'on souffre pour autant
Et apparaître sans cet artifice
Comme un mort parmi les vivant

****

L'Eden

Par deçà nos cieux réside un univers.
Quand vers cet espace je me suis en allé,
aspiré, inspiré, par une lumière
Ai pu toucher l'Eden. Peur je n'ai plus trouvée.

Et mon maître de dire " où l'Enfer est pavé
de bonnes intentions, les moyens ne le sont;
L'Élisée quant à lui n'est que de bon créé ".
Aussi ai-je plané ; mes maux à l'abandon.

D'orgueil me dévêtir, m'en aller vers plafond
Aussi le pouvais-je sans éprouver de honte,
car dans ce paradis tout est avec bon fond.
Les oiseaux sont libres et c'est tel que je monte.

****

Matin d'été

Il y'a brume
Et les oiseaux discutent
Enrobés dans leurs plumes
Du haut de leurs huttes.
L'opaque nappe épaisse
Sait se dissiper
Et leur maux ils laissent
C'est un matin d'été
****

La cité de Dieu

J'entends les coups de feus,
Les injures, les menaces
Au quotidien, c'est un jeu
Je n'ai guerre vu leurs faces.
Quand dans la favela
On baigne dans le sang
Je ne fais plus un pas
Reste, et prie en sifflant
Et je vois les voyous,
Amasser des billets
Trafiquer avec les fous
Sous contre drogue en paquets.
****


La souffrance, ma compagneDante 6 Enfer chant 28 81 ko

Souvent, Elle est vers moi
Froide et austère
Qui pour susciter l'émoi
Se pense nécessaire

Comme dans mon âme
En ce lieu il fait sombre
Et je verse une larme
Elle me caresse ; cette ombre

Encore me fend le cœur
Quand vole mon âme en éclat
Je brûle en mon intérieur
A jamais elle s'en rappellera

La souffrance m'accompagne
De ses désirs obscurs
La souffrance, ma compagne
Toujours vers moi, elle perdure

Englué dans la brume
Arrive comme rumeur
Puis repart en écume
Emportant mes douceurs

*****

La fauteurDante 10 Enfer chant 8

En solitaire je descends
Je tends au centre de la terre
Parmi la gent perdant
Engluée, pourrie, avec les vers.

Les peuples perdus et morts
Ici savent me regarder
Je suis des leurs, ainsi, en tort
Dans l'enfer des suicidés.

On ne puit que se lamenter
Pas question d'autre chose
Nous ne méritons la beauté
Des cieux qui ne sont moroses.

Le cœur maintenant saignant
Et les larmes ainsi coulantes
Au passé nous pensons, dolents
Enfer, situation désespérante.

...


Sisyphe

"Saleté de rocher, saleté j'aurais ta peauDante 11 enfer  chant 7
avant qu'on puisse utiliser
Prométhée comme appeau
Saleté je te le dis, moi qui dois te pousser

Pourriture de rocher, quand auras-tu terminé
de me rouler sur les os ?
de redescendre pente enneigée
et de m'écraser encore le dos ?"

 

 

Alors le peintre, à moi se montre ...

Essouflé, excité, exhalté
Il ramasse son pinceau
Et de figures à blâmer
Va dessiner un tableau.

***


Mélancolies

A connaître l'heureux
Et puis à savoir le changement
On recherche les anciens plaisirs
Les anciens bonheurs. Mais rien que
Regrets, nostalgie, et espoir.

Écorché, mutilé, déchiré
Par le temps, par les faux espoirs
Ce sont les désillusions, le désespoir
La mélancolie, Profonde Tristesse
Et pessimisme. Mais pour quoi ?

A connaître la haine. A pleurer
De solitude, d'incompréhension
A attendre dans l'inconscience
Ou dans l'inconnaissance. Confus

A regarder dans l'Abîme
Profond, c'est effrayant.
Alors dans le gouffre on tombe
....


Malheureux

- vers libres -

Une peine habite ce malheureux
Ce pauvre étiqueté
Qu'on sait dévisager.

Le cœur dans un étau
C'est un effroyable manque
Qui en lui crée un enfer.

Peine à respirer
Il a l'aura, ce perdu
Et Il se meurt.

Quand coulent les larmes
Et la vue se brouille
A la venue du rideau d'eau
La douleur qui l'étreint
La douleur qui le meut
Diminue et s'en va
Il attend le jour prochain.

***


Un né

- vers libres -

Le temps de passer
et l'enfant de naître,
lueur d'espoir, un être
qui saura briller.

Le petiot en sanglot
Doit hurler ; demandeur
Et en prises aux maux,
Déjà, il a peur.

Sans le vouloir, il naît
Contraint à croître
Dans les bras tant frais
De sa mère : un cloître.

***
Toi...

- vers libres -

Avec toi, je regarde les étoiles
Elles peuvent illuminer mon âme
Et ici, comme je vois une toile
Mon cœur palpite, plaisir tu clames.

***
DOLÉANCE - Ode I

L'obsession

Quand l'idée fixe à moi, Telle une souvenance
Ne doit que revenir, Et m'assaille encore
Mon âme alors s'écrase, Comme tombe un corps mort
Oh cruelle image, Tu formes la potence.

Toi l'être malfaisant, Dont l'obscure naissance
M'a autant tourmenté, Écorché et souillé
Je n'ambitionne te voir, Obsessionnelle visée
Nul besoin d'être bon, Je sais ta virulence.

Mais encore malgré moi, Tu sais t'épanouir
Et trouver en mon âme, de quoi ne point pourrir
Ni sombrer esseulé, Comme sépale dans l'étang.

Et dans tes yeux de braises, M'en vais m'engloutir
Savourer l'affliction, A jamais m'endormir
Aussi mon cœur troublé, Toujours verse le sang.

Oh cruelle image, J'ois dès l'aube m'effacer !

****

Dante 9 Enfer chant 11 87 ko

DOLÉANCE - Ode II

Les rongés ( Rouille )

Elles peuvent m'agresser, Les sournoises quidams
Ces fourmis embrasées et viles carnassières
Je les invite encore à lacérer ma chair :
Qu'elles me dépiautent donc, Ce corps n'est mon âme !


En soupirant pourtant, Je sens comme des lames
Sillonner mes viscères sommaires et ordurières.
Et car de cette viandasse, Je n'en ai que faire,
Je puis vous la céder, Elle ne me fera pâme.


Quand en mon intérieur, Je honnis ces tourments,
Car toisés par l'esprit, Ils sont fluets mouvements
Doux et débonnaires comme les seins d'une belle.


C'est que l'immense mal, Cafard intempérant
Ne peut ronger alors que mon Soi impotent
Toujours en perdition ; Dans l'infinie querelle.

****

DOLÉANCE – Ode IV

L'enfant

En moi je peux plonger : Il y a un bambin
Qui jamais ne rigole, Et qui souventes fois
Tente en vain de quitter Cet environ d'effroi ,
Qui, en son intérieur, lui sert de prison.


En cage il va rester Et c'est en ce chagrin
Qu'il imaginera Les horizons d'émoi
Les verdures de lin Et les faces de joies
Ainsi que les beaux cœurs Qu'il aimerait faire sien.


Dans son rêve d'un instant, L'ange fort enivré
Court dans son paradis, Mais il n'y peut rester
Sans connaître la mort De son plateau de foire.


Il est, par la rencontre, arraché au-dehors.


Et prit d'un teint grisé, L'enfant bien esseulé
Comme dans un désert, Fond en larmes effarées
Et s'en va ballotté Par la grisaille noire.

****

IVRESSE – Ode I

JEUNE FILLE

Dans nos cieux, j'ai vu virevolter, dansant
Les dieux qui pouvaient décider
De retirer les peines, ou bien de tout donner
L'espace d'un instant !

Et quand une belle à eux, est apparue mendiant,
Respirant joie, soufflant vitalité,
Les lèvres du divin, sur elle se sont posées
« Amour, don suffisant ! »

On lui aura offert, en cadeau éternel
L'éloquence du baiser !
La beauté d'une jeune fille, Que je vais contempler
En amant immortel !

Dante 2 purgatoire chant 33

****

Pensées orphiques

Chant I
Visione del paradiso

On se peut réveiller dans un état tout étranger
certes aliéné, mais nostre affligeante mémoire
nous puis dire que la vie est une rêverie

De me présenter à vous, sans corps qui puisse
m'être connu. Démuni de pensées malsaines
sans maux : je suis idée qui danse la sarabande.

Air glacial, les autres danseurs me montrent
Un rivage, le lac, horizon et nous empruntons
Le chemin des eaux gelées et nébuleuses.
Par les bleues couleurs je suis attiré

Hymne à l'amour, souveraine exaltation
En ce lieu interdit, eux de pouvoir s'enlacer
comme se confondent deux effets fumeux.

Vers ces deux lueurs je tends, rapidement
Et de moi à eux, dans un élan respectueux
Leur adresse « Ô âmes ; puis-je savoir ou je suis ;

Ainsi que connaître de vous ce que vous êtes ?»
Tu me dois croire à leur propos, voyageur,
toujours j'exprime la vérité telle que je la vis.

De moi à vous, la splendeur de leur récit
Ne se pourrait recréer mais je puis la résumer ;
Ils sont deux âmes que l'on a condamnées.

A errer au cœur d'une dimension cyclique
Qui sait n'être ni infero ni paradiso
eux qui devant moi se trouvent sont hérétiques ;

Car imbaptisés de leur vivant,
Damnés amants , esprits sœurs point reconnus
décédés, ensevelis sans sépultures : bannis

Et de moi à vous, j'enseigne que tout ange
Doit cet univers, traverser, observer et savoir
comme on traverse un pont pour vaincre néant.

Puis de la fin dudit « pont », j'apercevais
Vers l'éternel avant, le bleu clair d'aube
En devenir : exaltante vision du paradiso.

Dante 12 Paradis chant 18

***
Cyclicité dolente

- vers libres -

Ô Hommes, entendez ma Peine ;
voyez, c'est un être craintif
que des Blessures dans l'aine,
savent rendre tout entier Chétif.

Aussi, écoutez ma Douleur.
Qu'aux prises à l'Angoisse
Je ne saurais cacher : stupeur
Alors prêchons pour ma paroisse.

Agissez selon ma plainte,
Car ce cycle douloureux
Me fait requêter vostre étreinte
Que j'entends entre mille feux.

***
Ô amour funeste

- vers libres -

... le désir me doit mouvoir,
L'appétence fait naître fantasme
Je baigne dans l'illusoire
Qu'il vienne à moi

Et d'une attente éprouvante
Je me montre vainqueur
Car patience à survécu au temps
La durée qu'il puisse me retrouver.

Quand Amour se montre enfin charitable
Et sait m'ouvrir les bras
C'est une exquise finalité
Que l'aimer véritable.

Car à présent, objet, je te saurais louer
Et car Amour vrai est partagé
Tu sauras me chanter à ton tour
Ô amour louable, Ô amour éternel.

***

 

Nouveaux poèmes

Craintes et tremblements

I

Quand les yeux révulsés, un faux jour m'embrasse,
dans la lueur atroce – du matin, je veux me rappeler :
Viens-je tout juste de naître, ou suis-je déjà si las
Que l'oubli ait volé, mes nuits diurnes et ma vie ?
Oh ! Vous ténébreux ! Atlas de mes nuits !
Qui m'avez travesti, dans la fièvre forte
De mes repos troublés. Les membres à l'agonie,
Je vous défie, vous qui m'exaspérez.
Je tinterai la Muse de ma mémoire morte,
Buvant une bonne fée, à l'ombre du passé,
Une clochette au coup de la journée.
Atlas de mes nuits ; oubli, regarde moi,
Je suis celui qui nie, car tout ce qui est né
est digne d'être détruit. Et vrai ! tu meurs à travers moi.
Las ! Je ne saurais souffrir un nouveau trépas.

II

A point d'heure du matin, au son de l'angélus,
Des visages torturés dans les plis de mon drap,
Je tremble comme ils me regardent, très craintifs.
Que puis-je m'en détourner et plonger en moi-même.
Sur la nef des yeux fous, je verrais là – halas
le regard imprégné du théâtre nocturne
les arbres à présent morts, à l'ombre de mes désirs,
dans des champs dévastés tout infusés du soir.

(Illustrations  :  la Divine  Comédie  de  Dante  par   Gustave Doré)

Lu 5184 fois Dernière modification le lundi, 08 septembre 2014 16:25

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'indiquer les informations obligatoires (*).
Le code HTML n'est pas autorisé.