samedi, 26 janvier 2013 00:00

Poèmes de Gabriel

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Poèmes de Gabriel

Quelques poèmes

Bien que possédant chacun une cohérence propre, l'ensemble de ces sonnets, rédigés au cours de l'été 2006, forme néanmoins un tout dans mon esprit.

L'ordre de présentation n'est donc pas dû au hasard et ne correspond pas forcément à la chronologie d'écriture.

De plus, l'art poétique étant pour moi un art aussi visuel qu'auditif, j'ai tenu à adjoindre à chaque poème une image réalisée grâce au logiciel de création graphique The Gimp.Des images qui sont à considérer aussi bien comme des illustrations que comme des prolongements de l'ambiance des poèmes.

( Gabriel - Juillet-Août 2006)

I

Sine Luce gabriel sineluce

Le bûcher : « divines flammes d'une aurore renaissante ! »
La Lune a pris farouche un voile qui s'effare
Et sa blanche lumière irradie les visages blafards
Des Témoins, aux fronts barrés d'une ombre indécente.

Un sombre prédicateur s'érige sur sa chaire,
Il crie d'une voix ample les secrets de la stase
A la foule abîmée et muette en extase,
Car le feu s'avivant s'est emparé des chairs.

Sine Luce ! « Mes Frères ! La nuit et son flot seul.... »
Un vent obscur fuyait la ville noire et morte,
Comme la plaie livide et suintante des linceuls.

Et l'onde ruisselait en ravinant la pierre,
Car les visages éteints d'ancêtres graves et fiers,
Sanglotaient en silence sur le fronton des portes.

 

 

'extase mauditegabriel extase maudite

Il s'avance, bravant la fange obscure des ruelles,
Et la clarté des nuits songe aux pâleurs morbides,
Qui impriment à son front leurs affres sensuelles,
Car son âme est la proie de ses rêves sordides...

« Ah ! Que ne puis-je braver l'amertume des visions
Qui cesse l'existence et ses sombres résilles,
Pour sombrer tristement dans la désillusion
Des ivresses de l'hérésie... »

Et sa voix titubait, agonie du vieillard.
Non loin de là, un homme avivait ses regards,
Le feu d'une aube pourpre s'éveilla menaçant :

« Oui, j'aime à méditer la splendeur des émaux
Qui versent leur poison sur nos âmes blessées.
Et ces flammes amères, l'obscurité des mots,
Transporteront mon coeur aux plaintes délaissées. »

Dans le profond silence des notes musicales
Il voyait son visage et ses cheveux défaits...
« Il me plait d'éveiller un rêve monacal,
Où rêver solitaire quelques accords parfaits,

Et trembler silencieux d'une ivresse sans vin
Pour vêtir, lumineux, l'apprêt d'une Présence... »
Mais lui, voyait l'orgueilleuse tristesse du devin.

Il voyait son regard et ses flammes éteintes
Sous la triste folie d'une sombre indécence,
Et s'en fut loin des grottes de cette âme défunte.

Et les flammes dansaient dans l'œil de l'ermite !
Il s'arrêta, comme l'obscure silhouette des marchands,
Fasciné par la transe d'une extase maudite .

 

L'anachorètegabriel l'anachorete

« Oui, j'aime à méditer la splendeur des émauxgabriel anachorete
Qui versent leur poison sur nos âmes blessées.
Et ces flammes amères, l'obscurité des mots,
Transporteront mon coeur aux plaintes délaissées. »

Dans le profond silence des notes musicales
Il voyait son visage et ses cheveux défaits...
« Il me plait d'éveiller un rêve monacal,
Où rêver solitaire quelques accords parfaits,

Et trembler silencieux d'une ivresse sans vin
Pour vêtir, lumineux, l'apprêt d'une Présence... »
Mais lui, voyait l'orgueilleuse tristesse du devin.

Il voyait son regard et ses flammes éteintes
Sous la triste folie d'une sombre indécence,
Et s'en fut loin des grottes de cette âme défunte.

 

 

 

 

 

 

La veillée de l'ermitegabriel veillée-ermite

gabriel vallee de l'ermiteErmite, Réponds aux voix que ta tristesse honore,
Quel est donc ce silence planant sur ta demeure ?
L'encens de tes jardins s'adresse aux vents du Nord,
Car tu restes muet en ravissant les heures.

Vers la nuit, il sourit du triste sourire des ornes
Qui perdent leur feuillage quand s'avance le soir,
Et sa voix résonna sur le dallage morne :

" Calme et vivant désert où régnait le silence,
Jadis je songeais dans l'ombre de mes nuits,
J'aimais à contempler la tristesse des lances
Qui érigent en désir l'étreinte de l'Ennui.

Hélas ! Les souvenirs troublèrent ma mémoire ;
Il me faut parcourir les routes de l'errance
Car je ne peux plus vivre mes solitudes noires ."

 

 

Les puitsgabriel-les-puits

Vois, le phénix s'éveille au dessus des puits noirs,
Et la braise muette de ses flammes nocturnes
Consume tes regrets aux ombres taciturnes
Qui perlent, comme les tristes solitudes du miroir.

Qu'attends-tu ? Fuis le soupir extatique des Saintes,
Que t'importe le drapé de ces dépouilles nues
Car le phénix s'élève et franchit cette enceinte
Dans l'Aube des déserts où rayonnent les nues.

Et lui : " Jadis je peignais le rêve des chemins,
Mais l'azur de ces puits me rend ivre des pleurs
Que mon esprit inquiet a versé sur mes mains.

Je ne pourrais te suivre à l'ombre des envies,
Ma solitude est morte aux sources de la vie
Où s'abritent les songes et renaissent les fleurs ."

 

II

Nuit obscure I

La nuit était obscure sous les roses mourantes,
Et l'esprit se rêvait un rêve de jeunesse,
Mais le temps étreignit les vagues déshérantes
Sans pleurer ces murmures que nos formes délaissent.

Et il fallut s'enfuir des rivages morts nés
Où baignait le parfum languide de nos mains,
La vivante matière d'un songe fasciné
Par le subtil éclat de nos âmes en chemin.

L'angoisse saignait nos corps tombereaux du désir,
Et les pleurs s'éveillaient aux cintres des regards
Pour y voiler l'ombreuse attente du plaisir,

Mais il ne reste rien qu'un flambeau évanoui,
Et lorsque nos vieillesses ravivent ces regards
Elles béent leurs plaies ouvertes au souffre de la nuit.


Nuit obscure II

« La nuit était obscure et éclairait ma nuit,
Les braises incandescentes sous le souffle des monts
Exhibaient en dansant l'indécence et l'ennui
Où gisait douloureuse l'angoisse d'un démon.

J'ai veillé en silence l'esquisse et le séjour,
Mais le feu ravivé au fronton de sa porte,
J'endiguais le flot d'or où tarissaient mes jours
Dans le parfum abstrait des fugacités mortes.

C'est un regret passé où résonne l'absence :
Pour n'avoir su maudire sans avoir su aimer
Il m'a fallu goûter les mortes résonances,

Il m'a fallu briser la force du désir
Qui réveillait en moi son antique beauté,
Et couvrir mon visage d'un flot de souvenirs. »

Illusion

Il croît, fugueur, sous l'ombre morte des taudis,
Ses rêves impuissants ont du feu en gésine,
Et il brûle d'aimer le miracle applaudi
Qui le verra maudire ses marges assassines ;

Car l'élan est un rêve et le rêve un silence
Où vacillent tremblotantes les marques du blessé
Qui l'ignore, mais qui saigne comme saigne la lance
Sur les yeux du vieillard au vase délaissé.

Il se débat, la fureur emporte ses visions,
Et le flot tourmenté des songes chaotiques
Lui ramène une aurore aux tristes illusions,

Où il croit, songeur, au miracle des taudis,
Aux sens réveillés des ombres applaudies
Par les tristes senteurs de son parfum mystique.

Résonance

Tu rêves et tu absous le silence des mots
Sans pouvoir conjurer l'ineffable présence
Du rêve en mots dits au silence des maux,
Où s'absente un juré d'affable déshérence.

Mais l'inquiet qui se lève aux portes des hameaux
S'érige en défenseur de ces temples d'errances,
Où ses lèvres emportées qui le baignent d'émaux
Contemple sans noirceur les stryges de Florence.

Et tes palmes noircies par le plaisir des sens,
Tu rêves de combler à l'orbe des rameaux
Le calme de Narcisse et son désir d'essence,

Car l'orbite et ses combles portent les chalumeaux
Qui ravivent tes rêves et les plaies du silence
Où la vive rêvée plaide ces résonances.

ajoutés en août 2007

L'orbe bleu du mystère

L'orbe bleu du mystère caresse tes contours,
Tu es l'onde et le puits, le désert et la voix
Où s'abreuve en silence la source de mes jours
Qui saignent, comme saigna le Christ sur la croix.

Je t'aime, mais toi muette aux yeux d'or dérobés,
Tu rêves de ces mains qui ne sont pas les miennes,
Et ta bouche à sa bouche est une porte bée
Dans ce frisson mantique aux ombres bohémiennes.

Mais qu'importe l'oubli et le songe au miroir,
Car l'ombre les dévêts et je ne les vois pas
Pleurer la chute et la radiance des mémoires,

Oui je ne vois que l'ombre au silence dansant
Brûler mes jours de marbre, où les fleurs du trépas
Font croître sur leurs fronts mes rêves sénescents.

(ajoutés en mars 2008)

Le jardin

Jeune Fille, Le jour s'est tu sur le clos du jardin
Et l'ombre sur tes joues a des reflets de rose ;
Un châle pourpre tes bras nus et leurs flammes encloses
Comme un bouquet d'ajoncs aux portes d'Alhjarin.

Jeune Fille, je suis le jardinier de ce jardin de fleurs,
Et le tiède tissu des perles déposées
Avivent leur éclat de nuit et de rosée
Dans mon alme royaume où se baignent tes heures,

Jeune Fille, Le jour s'éteint,il tremble sur tes lèvres,
Je te regarde, les fleurs palissent et je frissonne
Comme un calice nu dans le parfum des fièvres,

Jeune Fille, mes fleurs s'éteignent et tu ne réponds pas
Je brûle au miroir que ma flamme questionne
Pourquoi dans mon jardin promènes-tu tes pas ?"

"Jardinier sourit-elle, ne vois-tu pas les roses
Qui trempent au bassin leurs ailes de lumières ?
La treille de la vigne sous l'écorce des pierres,
Le myrrhe et l'aloès à mes lèvres écloses ?

Aveugle jardinier ! Ta rose est mon calame,
Ces grands oiseaux de nuit y baignèrent leurs feux
Et portent mon secret dans le mystère des cieux :
Je troubles ton jardin car tu troubles mon âme.

J'attendais ta question, tu ne la posais pas
Et mes larmes muettes sur la vasque des fleurs
Disputait au jardin la trace de tes pas,

J'espérais en silence ton silence brisé,
Ton jardin espérait mes lèvres déposées
Au calme de tes lèvres dans le secret des heures.

ajoutés en avril 2009

Lu 4927 fois Dernière modification le mardi, 26 août 2014 19:51
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