Ecrivain d'expression allemande , issu d'une famille juive installée à Prague, ville cosmopolite de l'Empire austro-hongrois mais qui devient le foyer des revendications nationalistes tchèques. Il a la chance de vivre au carrefour de trois civilisations : slave(Tchèque) , allemande et juive.
Toute sa vie est consacrée à la littérature : l'artiste pragois considérait en effet la profession d'écrivain comme une vocation, contrairement à son métier d'assureur qui n'était pour lui qu'un gagne-pain. Ce fonctionnaire zélé, qui n'aspirait qu'à écrire rongeait ainsi son frein dans sa compagnie d'assurances et ne cessait de pester contre la misère intellectuelle résultant de ses tâches bureaucratiques.
Dans une vie faite de frustration et de rancœur, la littérature a souvent tenu lieu de consolation pour Franz Kafka. Il aurait affirmé un jour : « Je ne suis que littérature et ne peux ni ne veux être rien d'autre.
Attentif au moindre détail dans l'édition de ses livres , Kafka offre dans le panorama de la littérature du XXème siècle la cas assez rare d'un écrivain réfractaire qui refusa à plusieurs reprises la gloire de la publication, considérant que certaines de ses œuvres étaient faites pour être écrites et non pour être lues . De 1912, date de rédaction de La Métamorphose jusqu'à 1924, année de sa mort , Kafka ne publia que six de ses récits, considérés à tort comme mineurs. Ses plus grands romans : Le procès (1925), Le Château (1926) ou L'Amérique (1927) ne furent publiés qu'à titre posthume grâce au zèle de son ami Max Brod ami intime de l'écrivain. Ce dernier refusa en effet de suivre les instructions de Kafka qui lui avait demandé de brûler à sa mort ses manuscrits inachevés et ses textes non publiés .
(Extraits d'Etonnants classiques chez Flammarion)
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Il y a bien trop longtemps que j'ai lu Kafka et je ne saurais sans le relire , extraire avec certitude les idées que je lui dois.
J'oserai pourtant lui attribuer les images persistantes d'un absurde symbolisé dans une topographie sans cohérence faite de chemins qui n'aboutissent nulle part de couloirs en labyrinthe où l'homme perdu erre sans même se reconnaître dans le miroir qui lui renvoie de lui-même une image inconnue et grotesque , un monde où se sont évanouies toutes frontières entre cauchemar et réalité.
L'homme broyé par le chaos persiste dans sa quête d'un ordre qui lui échappe, oppressé par l'idée d'une volonté invisible qui s'acharne à le perdre.
J'ai choisi deux textes empruntés à Philautarchie (1) pour apporter un éclairage intéressant sur l'œuvre de cet auteur complexe et visionnaire qui a imposé sa propre perception comme l'archétype de l'absurde en définissant pour nous, la situation « kafkaienne » :
La gestion de l'extériorité chez Kafka par Oos
KAFKA ET L'ECRITURE par Ineluki
(1) http://www.philautarchie.net/