D'un point de vue géologique des cataclysmes de type diluvien ont pu se produire dans différentes régions du globe à des périodes très éloignées les unes des autres et d'intensité variable selon les causes. Mais il ne faut pas s'attarder sur la fable d'un déluge universel. Les phénomènes généralement lents et progressifs n'ont pu qu'occasionnellement par la combinaison de plusieurs facteurs prendre des proportions ou une brutalité pouvant être à l'origine des récits mythiques.
C'est donc la dimension donnée à l'imaginaire qui présente un réel intérêt et surtout le sens donné par les différentes cultures à ces fléaux, lesquels ont certainement pu ravager de grands espaces et décimer des populations entières. L'exemple du Tsunami survenu récemment en Asie du Sud Est peut donner une idée de ce qu'un pareil phénomène est capable inscrire dans la mémoire collective , en particulier dans des cultures de tradition orale et alors que la connaissance n'était pas "scientifique".
Les traditions et les textes anciens ont rapporté un nombre considérable de légendes bâties autour ou à partir de ces évènements.
Bassin méditerranéen et région du Croissant fertile
Tradition semble fondée sur un fait réel: une inondation formidable dans des temps reculés
-La Bible
Chapitres VI, VII, VIII de la Genèse.
Dieu punit les hommes pour leurs crimes.
Survivant Noé
- En Chaldée
Xisuthrus remplace Noé Mais en plus ordre lui est donné par Chronos ou Saturne d'enterrer dans la ville de Sisparis les écrits sacrés qui traitent du commencement, du milieu et de la fin de toute chose pour les retrouver après le déluge.
- Mésopotamie
Sumer, Babylone, Assyrie
3 traditions principales Ziuzudra à Sumer , Athrasis à Babylone
Puis Utanaspistim de l'Epopée de Gilgamesh, comme équivalents de Noé
- Grèce
Ogygès
Deucalion, Fils de Prométhée, roi de Phtie en Thessalie et de sa femme Pyrrha.
Déluge ordonné par Zeus en raison de la perversité du genre humain.
Inde
Trois récits de Déluges ; le plus ancien dans les Védas.
Mahâbhârata
Dans le Mahâbhârata les connaissances sont aussi préservées par les sages qui accompagnent Manu.
En Europe
Les Celtes:
Tradition diluvienne conservées dans les Triades deux récits
I :survivants DWyfan et Dwafach qui se sauvèrent dans un vaisseau et repeuplèrent l'île de Prydam.
II :l'arche s'appelle Nefydd Faf Neifion mais ressemble trop au récit de la Bible et laisse penser à un recouvrement chrétien
En Chine
mais seulement 2000 ans avant l'ère chrétienne. probablement un récit historique relatif à un grand débordement du Fleuve jaune.
Amériques (Mexique) et Nouvelle Californie.
Ressemble au déluge biblique; Noé s'y appelle Coxcox et la colombe est remplacée par le colibri
Egypte
(je n'ai pas trouvé de traditions pourtant contraire à ce que le prêtre de Saïs explique à Solon dans le Critias de Platon !
Par rapport à d'autres déluges - celui de Noé dans la Bible, celui d'Ut-Napishtim dans le récit sumérien de l'Epopée de Gilgamesh, celui de Deucalion et de Pyrrha dans la Bibliothèque du grec Apollodore ou du latin Ovide dans les Métamorphoses (Livre I)- les différences sont évidentes, quoique...
Dans la présentation du livre de Schaufelberger Gilles& Vincent Guy :Le Déluge indien ou Histoire du poisson,
http://www.utqueant.org/carmanu.html j'ai extrait ces quelques lignes qui évoquent un évènement susceptible d'être considéré comme origine probable du mythe du déluge dans cette région du monde :"
Voilà comment un même récit dont l'origine se perd dans la nuit des temps subit des transformations. Pour étayer cette éventuelle commune origine, on peut proposer l'hypothèse (récente )(W. Ryan, W. Pitman) qui veut qu'entre 6000 et 5000 avant J-C ait eu lieu dans la Mer Noire le déversement brutal de la Méditerranée : la Mer Noire était un lac, la Méditerranée gonflée par la fonte des glaces de la fin de l'Age glaciaire aurait fait sauter le verrou de l'Hellespont ; la différence de niveau était de plusieurs centaines de mètres, d'où le souvenir terrifié des populations locales du néolithique, le débit devant être de 400 cent fois celui des chutes du Niagara!. G. Contenau, assyriologue, soutenait que la Mésopotamie, plaine fluviale entre Tigre et Euphrate, avait connu des inondations fréquentes responsables de l'invention de ce mythe dont l'histoire avait été reprise par les grecs, les hébreux et par d'autres peuples sans doute (G. Contenau, Le Déluge babylonien, Paris, 1952 ; J. Bottéro, L'Epopée de Gilgamesh, Paris, 1990). Ce mythe a, en effet, été retrouvé transcrit en plusieurs langues et caractères (version sumérienne, akkadienne, grecque, arménienne, hébraïque, etc.).Preuves incontestables d'une vaste diffusion. Peu importe. Posons que l'origine soit commune (ce qui d'ailleurs est probable)... Il est alors intéressant de voir "l'élasticité" d'une histoire en fonction de "paramètres" assez nombreux pour que toutes les déformations soient tentées. L'histoire est plongée dans différentes cultures qui lui font subir des variations. Négligeons d'abord le fait que l'histoire a pu passer d'une culture à une autre (transformation sur transformation) mais disons que chaque culture la reçoit directement. Quels paramètres agissent ? Quelles parties sont modifiées ?
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En Grèce Le déluge de Deucalion
le déluge biblique