vendredi, 14 novembre 2014 00:00

Poètes parnassiens

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Le  Beau  Idéal et  l'art  pour  l'art

L'existence  officielle  du  mouvement est  très brêve : de  1866 à 1876,  mais il  eut bien  des précuseurs  dans la réaction  au  romantisme. Dans sa théorie de  l'art  pour   l'art  il  affirmait  sa volonté de  s'écarter  du  lyrisme  et  des épanchements  sentimentaux  des  poètes romantiques  et    excluaient   les messages   à caractère  politique    ou social.  Théophile  Gautier, dans Emaux et  camées en  1857  en fixe  les principes préconisant  recherche  de la perfetion  et de  la forme   idéale  au  prix d'un travail  sans concession  à  la spontaneité ou à la suggestion émotive  . Les parnassiens   ne s'interessent  qu'au  beau  " il  n'y a de vraiment beau que ce qui  ne peut  servir  à  rien . Tout  ce qui  est  utile   est laid  ".

Precurseurs  :  Théophile  Gautier  et   Théodore  de  Banville

Poétes  se  réclamant  du  mouvement  :  Villiers de   l' Isle-Adam,  José  Maria  de  Hérédia ,  Sully  prudhomme.

On  peut  ajouter  Albert  Glatigny,  mais bien des poètes de  cette période  ont   été  séduits un  moment par  ce mouvement, avant   de s'en   séparer , voire radicalement, comme Verlaine   Mallarmé ou  Baudelaire .

" 1839-  1873 : poète, écrivain, comédien et dramaturge français. En 1917, il a reçu, à titre posthume, le prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Wikipedia

Le voile de Tanit ( poème de A . Glatigny)

Le voile de Tanit

À Gustave Flaubert.

Ainsi mourut la fille d'Hamilcar
pour avoir touché au manteau de Tanit. (G. Flaubert, Salammbo)

Quand elle eut, de sa main curieuse, touché
Au manteau de lumière et d'étoiles broché ;
Quand ses yeux éperdus et troublés, que dilate
Le désir, eurent bu l'azur et l'écarlate
Du voile redoutable aux regards des mortels ;
Ainsi que la victime aux marches des autels
Frémit, et sent déjà l'approche de la flamme,
La fille d'Hamilcar blêmit, et rendit l'âme.
Ô lambeaux glorieux de pourpre ! voiles saints
Qui tombez lentement et dérobez les seins
De la Muse héroïque à la voix éternelle !
Malheur au sacrilège impur, dont la prunelle
A réfléchi vos plis droits et silencieux
Qui bravent les efforts du vent, dans les grands cieux !
Son cœur tressaillira dans une angoisse affreuse,
Il descendra vivant dans la mort ténébreuse,
Expiant le forfait d'avoir, un seul instant,
Essayé d'assouvir son désir insultant !
Seuls, les initiés élus qui savent lire
Dans les livres sacrés et font vibrer la Lyre
Ont droit de contempler le voile de Tanit,
Et de baiser, parfois, les degrés de granit
Qui conduisent au temple auguste où la lumière
Émerge en fusion de l'aurore première !
Et, lorsque gravement ils marchent parmi nous,
Les hommes prosternés embrassent leurs genoux
Et baissent, éblouis par le reflet des gloires,
Leurs paupières qu'emplit le flot des ombres noires !

(Albert Glatigny 1839-1873)

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Voile_de_Tanit

Théodore de BANVILLE   (1823-1891)

Hérodiade


Ses yeux sont transparents comme l'eau du Jourdain.
Elle a de lourds colliers et des pendants d'oreilles ;
Elle est plus douce à voir que le raisin des treilles,
Et la rose des bois a peur de son dédain.

Elle rit et folâtre avec un air badin,
Laissant de sa jeunesse éclater les merveilles.
Sa lèvre est écarlate, et ses dents sont pareilles
Pour la blancheur aux lis orgueilleux du jardin.

Voyez-la, voyez-la venir, la jeune reine !
Un petit page noir tient sa robe qui traîne
En flots voluptueux le long du corridor.

Sur ses doigts le rubis, le saphir, l'améthyste
Font resplendir leurs feux charmants : dans un plat d'or
Elle porte le chef sanglant de Jean Baptiste.


(Pourquoi Hérodiade ou Salomé ? Je pencherais pour Salomé )

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