Tant de flacons étaient brisés dans cette cave
que l'odeur du vin bu par le sable montait
Comme un brouillard d'octobre au-desssus des vieux quais
Et les murs salpêtrés étaient jaunis de lave
L'araignée en filant sa toile balançait
son ventre de goulaffe enflé par les fumées
ainsi qu'une frégate à l'heure où la marée
clapote et crève en l'ombre avec un bruit d'abcès
Belle frégate aun nom fabuleux d'amoureuse
Ta sirène à la proue aux cheveux bien peignés
T'aurait-elle livrée aux crocs des araignées
que tu parus soudain dans la toile et nombreuses
Tes voiles que gonflaient d'infimes aquilons
Te poussaient toute blanche à l'assaut des ténèbres
noires comme une mer agitée et que zèbre
L'écume qui s'enroule au cou des tourbillons
Belle frégate blanche autant qu'une chemise
Par une lavandière oubliée dans un champ
Par une nuit sans astre et sur un fil séchant
Belle frégate vogue aux merveilles promises.
Car on n'entend nul autre bruit dans ce cachot
que l'eau qui pleure au sein des conduites sonores
Et que que le bruit des pas montant montant encore
D'un attardé qui rêve aux douceurs d'un lit chaud.