J'en ai connu des moments si beaux , ils ne sont plus , mais leurs souvenirs m'aident à supporter aujourd'hui ; entends les échos de nos joyeuses rencontres , la fraicheur de nos amitiés insouciantes ... promenades dans les sentiers ombragés d'un bois familier. On cueillait des bouquets , on échangeait des mots d'amour , les couples se formaient............. Certes je n'étais pas le plus beau , et ma belle amie n'avait d'yeux que pour lui ...vilaine jalousie !... Peu importe nous cheminions à trois , heureux de vivre et de respirer les parfums de la foret .... c'est si loin . Pourquoi faut-il que le temps passe , emportant avec lui joie et jeunesse ....... Doux souvenirs , cruelle mémoire.... l'écho rappelle , l'écho revient ... je veux ne penser qu'aux jours heureux , douceur, tendresse gaité, et si j'ai parfois envie de hurler c'est que trop mon coeur se serre .... Allons mon coeur recommençons abandonnons-nous à la douce rêverie .. cheminons côte à côte , prends doucement ma main ...j'ai encore le parfum du ruban que je lui dérobais en riant . mais elle est partie loin , je ne la verrai plus , et je marche seul au rythme de ma tendre mélancolie .....
Interprétation par Sviatoslav Richter , plus énergique plus pathétique et peut-être plus profonde par l'insistance sur les silences de Schubert .