mercredi, 22 mars 2023 18:16

Voyage à Sakhaline

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Tchékhov  par  Henri  Troyat Tchékhov par Henri Troyat

 

Extraits de  la vie  de  Tchékhov  par  Henri Troyat

On  ne connait  pas  les  raisons   exactes du voyage  que Tchékhov  entreprit  en   1890 et  qui  le conduisit  à   travers  la  Russie  d’  Ouest en Est ,  10 000 kms dans  des conditions difficiles de  Moscou  au  Pacifique, avec  pour  seul soutien  officiel  la carte  d’Attaché de  presse  au   Temps  Nouveau  procurée  par   son  éditeur  et  ami Souvorine. On  connait  les péripéties du  voyage  par   des articles de presse  mais surtout  par ses  correspondances à ses  parents et  amis.   

Henri   Troyat  s’appuyant sur   ces  lettres nous a  retracé dans sa biographie de Tchékhov (Chapitre  VIII)  cette  aventure, avec  tout  son  talent  d’écrivain familier  des grands  auteurs russes.

En voici  quelques extraits :

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La Vladimirka par le  peintre  et  ami de  Tchékhov Isaac  Lévitan, qui  peut  être considérée  comme  le point de départ de la longue route  vers Sakhaline.

       Pour  tous les amis de   Tchékhov, son projet  de  départ  était  une  aberration.  Comment, disaient-ils, un  homme  de santé  aussi  fragile et dont  l’art était   la  principale  raison  de  vivre pouvait-il se  risquer  dans ce voyage  inutile et  épuisant ? Afin  de  se  justifier   devant  eux, il  invoquait  tantôt  son  dégout  de  la vaine  agitation des  milieux  littéraires, tantôt  la  nécessité  pour   un  écrivain de connaître la  réalité russe, dans toute son horreur, tantôt  l’intérêt  qu’il  attachait  à une enquête scientifique   sur  le sort  des  bagnards, en  Sibérie.

 […]

   A Souvorine qui  tentait  encore  de  le  dissuader , il écrivait : « je  pars  absolument   persuadé que  mon  voyage  ne sera d’un  apport  précieux ni  pour  la  littérature  ni  pour  la  science…Je veux simplement   écrire  cent  à  deux cents  pages et payer  ainsi   une  petite  partie de  ma dette  à  la  médecine que   j’ai,  vous  le  savez,  traitée  comme  un cochon…  De  plus, j’estime que ce  voyage,  qui  représentera un  effort physique et  intellectuel de  six  bons  mois, m’est nécessaire : je suis  ukrainien et j’ai  déjà  commencé  à  m’abandonner à  la  paresse. Il  faut  me mater.  Ce voyage est  peut être  une absurdité,  de  l’entêtement ,  un  caprice, mais réfléchissez et  dites-moi  ce que  je  perds  en   partant… Vous  m’écrivez  par  exemple,  que  les  gens n’ont que  faire de  l’ Ile  de Sakhaline,  qu’elle  n’intéresse  personne. Est-ce exact ?  Sakhaline   ne saurait  être  inutile et sans  intérêt que pour  une   société qui  n’y  déporterait  pas des  milliers d’individus et qui ne  dépenserait  pas  pour elle  des  millions… Après  l’Australie jadis et   Cayenne, Sakhaline est  le seul  endroit où  il  soit  possible d’étudier  une  colonisation formée  par  des criminels….Sakhaline  est  un lieu   intolérable  de  souffrance, comme seul  l’homme peut en  supporter, qu’il  soit  libre  ou  esclave…Je  regrette de  n’être  pas sentimental, sinon  je vous dirais  que  nous devrions  aller  en  pèlerinage sur  les  lieux du  genre de Sakhaline comme  les  Turcs  vont  à  La  Mecque… Aujourd’hui   toute  l’Europe cultivée sait  quels  sont   les  responsables :  non  pas  les  geôliers, mais chacun d’entre  nous ; et cela  ne  nous  concernerait  pas  , cela  ne  nous  intéresserait  pas ?...Non  je vous assure que  Sakhaline  est nécessaire et  intéressant. Une seule  chose  est  à  regretter :  que ce soit  moi  qui  y aille et non  un  autre  plus qualifié que moi, plus  apte  à  éveiller l’intérêt  de  la société. Car  moi ,  je ne vais  y  chercher  que  des  vétilles. ».(1)

[…] … , il revint  aux  préparatifs du  départ. A ses  proches  inquiets des dangers  qu’il allait  courir , il répondait en  riant qu’une seule  chose  le  préoccupait :  les  maux de  dents  dont  il souffrait depuis  quelques  jours. Néanmoins  il  prit des dispositions en cas d’accident  et  écrivit  à  Souvorine :  « si  je me  noie  ou  s’il m’arrive quelque  désagrément de ce genre, sachez que tout  ce que  je  possède ou  pourrais  posséder  à  l’avenir  appartient   à   ma sœur. Elle  paiera  mes  dettes. » (2)

Le départ  avait été  fixé  au  21 avril 1890. Ce soir-là toute la famille et quelques amis accompagnèrent Tchekhov à  l’une  des  gares de  Moscou,  celle  de Iaroslav…. Au dernier  moment  Ivan,  Lévitan  et  Olga  Koundassova  l’impétueuse  astronome, toujours  secrètement  éprise  de  l’écrivain , décidèrent  de  monter  avec  lui  dans  le wagon et de  l’accompagner  jusqu’à  Serguievo,  à 66 verstes(3) de  Moscou. L’itinéraire  de   Tchekhov était le suivant :  de  Moscou  à   Iaroslav par le train ; de  Iaroslav  à  Perm  par  le  bateau,  sur  la  Volga  et  la  Kama ; de  Perm  à   Tioumen de nouveau  par  le train ,  de  Tioumen  au  lac  Baïkal  en  tarantass ; au-delà  le bateau  et  le   tarantass alterneraient jusqu’au  Pacifique.  En tout  près de  10 000 verstes,  dont  quatre  mille  en  méchante  voiture  rustique. De  quoi  rompre  les  os du  voyageur  le  plus solide.

Siberia topo wikipedia 144

Sibérie russe

Sur le  bateau  qui le conduisait d’Iaroslav à Perm, Tchekhov éprouva d’abord  une sensation de   plénitude et  de repos.  Ni gaîté  ni tristesse, devant  ces  paysages  monotones. Son âme  disait-il, était  prise  dans  « une sorte de  gélatine ». «  Quand  le vent  glacé se  lève et  ride  l’eau dont la couleur  en  ce  moment   , après  une  crue, est celle  d’une  rinçure de  café,  je  me sens  pénétré  en  même temps que par  le  froid, par  l’ennui  et   l’angoisse, écrivait-il  à sa  sœur. Les  airs d’accordéons  qui montent  des rives sont  mélancoliques ;  sur les  péniches  que  l’on croise, les silhouettes  immobiles, vêtues de  touloupes  déchirées,  ont  l’air  figées  dans  une douleur  infinie. Les villes du  bord de  la Kama  sont grises ;  on dirait que leurs habitants fabriquent  les nuages, l’ennui,  les  palissades mouillées, la boue des rues,  et que c’est là  leur  seule   occupation. » (4)

Tchousovaïa river Krai de Perm

La  Tchoussovaïa , Krai  de  Perm

Vishera Krai de Perm

La Vichera,  Krai  de  Perm

Kama bassin de la Volga

Bassin  de  la  Volga  et de  la Kama

[…] A Iekaterinbourg,  où  il arriva par le train, il descendit   à  l’hôtel afin de  se  reposer et de soigner « sa toussante et   hémoroïdienne  personne ». Dès qu’il  se  sentit  mieux il  reprit  le  train pour   Tioumen , qu’il  atteignit  le   3 mai. Ce  fut  là  qu’il  découvrit  la  plaine   sibérienne. Le chemin  de  fer  n’allait  pas  plus  loin. Il  dut  poursuivre  sa route vers  Tomsk dans  une  voiture  de  louage, un  « panier- guimbarde attelé de  deux chevaux » et conduit  par  un  vieux cocher. Enfermé dans  cette cage, il  était  disait-il  comme un  chardonneret regardant  l’univers entre les  barreaux et  ne  pensant  à  rien…. « Et  voilà  , on roule , on roule écrivait-il  encore  à sa sœur ; les  bornes des  verstes,  les  mares, les  petits bois de  bouleaux défilent. Nous avons croisé des vagabonds avec  des  marmites sur  le dos. Ces  messieurs se  promènent   sans encombre  sur  la grande  route sibérienne. Tantôt  ils égorgent  une  misérable  vieille  pour  lui prendre sa  jupe et s’en  faire des chaussettes, tantôt  ils  arrachent l’écriteau  en  fer  d’une borne de  verste –cela  peut servir – tantôt  ils fracassent  le crâne  d’un  mendiant rencontré  en  chemin ». (5) ….Epuisé  par  les  cahots, assourdi par le tintement  monotone  des clochettes, il se  demandait  s’il  aurait  la force  de  tenir   jusqu’au bout. Le supplice  devait en principe  durer  douze  jours. Au bout de  trois  jours, il avait  tellement  mal  au dos, que quand  il  descendait de  voiture, il ne  pouvait  ni se  redresser ni se  coucher.

Pourtant  à  la  longue, son  corps  s’habitua  à cette brutale discipline…..

carte villes russie 1

Principales  villes du   Sud  de  la  Russie

[…]Les fortes  pluies sibériennes  commencèrent  à  tomber. La rivière  Yrtich  déborda, noyant  la route. Par  moment  le voyageur   et son  cocher étaient  obligés  de  descendre de voiture et  de conduire  les  chevaux à travers  de  véritables  lacs  de  boue.

Dans  les  villages  où  on  s’arrêtait  Tchekhov était   étonné  par l’extraordinaire     bariolage de  la  population :  « Russes émigrés, Ukrainiens, Tatars, Polonais ,  Juifs,  devenus  paysans   après avoir  purgé  leur  peine. Tous  malgré  la différence des races  vivaient  en  bonne  intelligence et  agréablement. Ils  avaient  même  des  manières plus  civilisées  que  de  l’autre côté de  l’Oural .. »

[..]De  grosses  pluies froides accompagnèrent   Tchekhov  jusqu’à   Tomsk où  il arriva  rompu,  le  15 mai. Là  il se reposa  quelques  jours et écrivit cinq  petits  articles de   « choses vues » pour  Temps  nouveau. La ville  lui  parut ennuyeuse, vouée  à  la  boisson et  dépourvue  de   jolies femmes.

[…]… il acheta  aussi pour  cent  roubles  une   voiture  légère, avec  l’intention  de  la revendre à  la  fin de  son  expédition.

Ce  fut  dans  ce   nouveau  véhicule qu’il  quitta Tomsk, le  21 mai, pour  Irkousk, distant  de   1500 cents  verstes…. La  route s’était  transformée en  une  fondrière  gorgée  d’eau. Les  roues  s’enfonçaient  dans  le sol  « comme dans une  confiture épaisse ». Essieux et  brancards résistaient  mal  aux  cahots. Les réparations  à  chaque  étape  coûtaient  les  yeux de  la tête. « Je paie  plus qu’il  ne convient, Je fais ce qu’il ne faut  pas, je dis ce qu’il ne faut  pas et  je m’attends  toujours  à  des choses  qui  n’arrivent  pas (6) » écrivait-il  à sa  sœur. Il lui  fallait  parfois  patienter en plein  vent, au bord  de  la piste  , le  temps qu’on eût  raccommodé sa calèche , ou  aller  à  pied jusqu’au  prochain  relais.. Arrivé  à  destination, les  mollets tremblants et  les vêtements crottés, il s’écroulait sur un  mauvais  matelas et s’endormait   saoul de  fatigue et  de  grand  air  .

Après Krasnoïark, on entrait dans  la  Taïga sibérienne, touffue, interminable. Chaque fois que  la voiture se  hissait au sommet d’une colline,  Tchekhov s’attendait  à  voir  la fin de la forêt et découvrait  avec accablement,  des vagues successives de sapins, de  mélèzes et de maigres bouleaux qui   moutonnaient jusqu’à  l’horizon. « On  éprouve  le sentiment de  ne  jamais  pouvoir   sortir  de ce  monstre terrestre. », écrira-t-il dans ses Notes  de   Sibérie (7). Au  froid et  à  la pluie succédèrent  bientôt la  touffeur  et  la  poussière. Cette  poussière  pénétrait  dans  la bouche, dans  le  nez, dans  le cou, dans  les  poches  des  vêtements. Mais  Tchékhov  faisait  contre  fortune  bon  cœur. « J’ai  vu et vécu  tant  de  choses ; .et tout  cela  fut  extrêmement  nouveau  et  intéressant  pour  moi, non du  point de  vue de   l’écrivain mais tout simplement  du  point  de   vue  de  l’homme, affirmait-il  à  Léikine.  L’Ienisseï, la  taïga  , les cochers,  une  nature sauvage, le  gibier,  les souffrances  causées  par les  conditions détestables de  la route, la  jouissance  que  procure  le  repos, tout cela  pris  ensemble  est  si  bon  que  je  ne saurais  le décrire .»

 Parvenu enfin  le  4 juin  à  Irkousk, il se replongea  avec  délices dans  les commodités de   la civilisation. Un  bain de  vapeur, le sommeil  dans  un lit confortable, des vêtements  propres, la  promenade  à travers  une  ville   accueillante avec théâtres  ,  parc  aux allées de  sable  fin ,  kiosque  à  musique…. Aussitôt  il écrivit à ses  proches  pour  les  mettre au courant  de  ses aventures et  leur  demander  de  leur  nouvelles….

[…]Ayant vendu  à perte sa calèche endommagée, il repartit d’Irkousk  dans celle  des  trois officiers. Leur  présence   ne tarda  pas  à  l’incommoder. Ignorants  et  superbes,  ils  chantaient riaient et  discutaient   à tort  et   à travers  avec aplomb.  Seule  la beauté  du  paysage  consolait  Tchékhov du   bavardage  imbécile  de  ses  compagnons. La vue du   lac  Baïkal – une  véritable  mer  intérieure de   quatre-vingt-six verstes  de   large—le stupéfia  d’admiration : « Un  miroir… Les rives sont  hautes, escarpées, rocheuses, couvertes de   forêts.  Cela  rappelle  le Caucase(8).»  Malheureusement  il  fallut attendre  trois  jours  l’arrivée  du  bateau. Logé dans  une  « grange  aménagée », nourri  de   gruau de  sarrasin, abreuvé de  mauvaise   vodka, étourdi par  les  palabres des  trois  officiers, Tchékhov  redoutait  également les  punaises et  les cancrelats. « Cela  ne  me dit  plus rien  de   me coucher  écrivait-t-il à  sa sœur. Chaque jour  j’étends  ma  veste  sur  le  sol ,  la  laine  à  l’extérieur, je glisse  sous  ma  tête  mon  manteau  roulé et  mon oreiller, et  je dors  sur  ces  bosses en  pantalon  et  en  gilet.  O civilisation  où  es-tu ? (8) ».

Angara Lake Baikal 2

Angara  au  lac  Baïkal

Taïga Siberian autumn in taiga galerie wikipediaJPG

Taïga

Ce  fut sur  le  pont  d’un  petit  bateau   à  aubes  transportant  des  chevaux,  qu’il  fit  la  traversée  du  lac. Penché sur  le bastingage, il était  fasciné  par  cette eau  couleur  turquoise, dont la  transparence   laissait apercevoir  des  profondeurs  abyssales, des rochers  immergés,  une  flore  mystérieuse. Après  cette  brève  navigation  on  retrouva  la route  avec  sa succession de  forêts, de  plaines,  de  collines.  La guimbarde roulait   vite et  sans  anicroches…. On  arriva  à   Stretensk  le  20  Juin, juste  une  heure avant  l’arrivée  du  bateau Ermak. La  partie  la  plus  épuisante de  l’expédition , en voiture,  était   terminée  . «  Que  dieu  donne  à chacun  de  faire  un  voyage dans d’aussi  bonnes  conditions  , écrivait   Tchékhov  à  sa  mère. Je n’ai pas  été  malade  une seule fois et,  parmi  la  masse  de choses que  j’ai  emportées, je n’ai perdu  qu’un  canif, une courroie de  valise,  et un  flacon  de  phénol… J’ai  tellement   pris  l’habitude de rouler  sur  la grand-route que  maintenant  je  me sens tout  drôle. Je ne  puis croire que  je ne suis  plus  en  tarantas et que je n’entends  plus  le son  des clochettes., Je  m’étonne quand  je  me couche, de  pouvoir  étendre  mes jambes  de tout  leur  long et de  n’avoir  plus  le  visage  couvert de   poussière(9). »

Pour  être sûr  de  voyager seul,  il  s’était  offert  un billet    de  première  classe sur  l’Ermak…..Réfugié dans  sa cabine  il  espérait  pouvoir  écrire des articles  pour  Temps  Nouveau mais  le bateau  vibrait « comme s’il avait  la  fièvre ». Il dut renoncer  à  tout  travail et se contenter d’admirer  le  paysage  qui  glissait  lentement devant ses  yeux. « C’est  un  magnifique  pays  écrivait-il  à  Plechtcheïev. On  peut dire  que c’est  à  partir du  Baïkal  que commence la  poésie de  la  Sibérie. Jusqu’au  Baïkal  c’est  la  prose ». (10) Quand  le bateau  , après  Chilka,  atteignit   l’Amour  l’enthousiasme de   Tchekhov  se   haussa d’un  cran.

le fleuve Amour galerie wikipedia

Le  fleuve  Amour

Les  jumelles  collées aux  yeux,  il  scrutait  ces rives  sauvages, hantées  par  les  grèbes  et  les  hérons. Aux  escales ,  il  descendait  à  terre  pour visiter  les  villages bordant  le  fleuve , tant  du  côté  russe que  du  côté chinois. La récente découverte de  l’or  obsédait  tous  les  esprits dans ce coin  perdu  de  la  planète . Exilés,  paysans,  popes  même, ne rêvaient  que   de   prospection.. Tchekhov affirmait  que   ces chercheurs enfiévrés amassaient  des  sommes fabuleuses pour les  perdre  immédiatement   au jeu et qu’ils  ne  buvaient  que du  champagne. Ici  régnait  une liberté totale Personne  n’observait  les  jeûnes religieux, les femmes  fumaient des cigarettes, et  on discutait  ouvertement  de tout sans  craindre  les espions. Jamais  le capitaine  d’un  des bateaux  navigant  sur  l’Amour n’eut songé  à  livrer  aux autorités un forçat évadé  voyageant  à  son bord. « Je suis amoureux du  fleuve  Amour, écrivait  Tchékhov  à  Souvorine. Je vivrais  bien  deux ans  sur  ses rives. C’est beau, vaste,  libre  et  chaud. la Suisse  et  la  France  n’ont  jamais  connu  une  telle sensation  de   liberté. Le dernier  des  déportés respire  sur  l’Amour plus  librement  qu’un  général  en  Russie. » (11)

 Le  9 Juillet, après avoir  changé deux fois de  bateau, il se retrouva  dans  le  détroit  de   Tartarie et  vit  apparaître  au loin, « avec  ravissement et  fierté »,  les  côtes  de  Sakhaline. Deux  jours  plus tard  le  paquebot  jetait  l’ancre devant  Alexandrovsk, capitale  administrative  et  centre  pénitentiaire  de  l’île.

Sakhaline Cape Tihii. Sakhalin coast of Sea of Okhotsk

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 Ile  de  Sakhaline

 Tchékhov  resta trois  mois  sur  l'ile de  Sakhaline et  mena  une  enquete   approfondie  sur  les  conditions  de  vie  des  bagnards  qui  fait l'objet  d'une  pièce  maitresse  de son  oeuvre.  Son  voyage  de  retour  par  la  voie  maritime  s'effectua  en  1 mois  et  demi : Pacifique,  Océan  Indien,  Mer  rouge, Canal  de   Suez,  Méditerranée  et enfin   mer   Noire. 

Tchekhov Sakhaline

  • lettre du 9 mars  1890 
  • lettre du 15 avril 1890
  • 1 verste =1.066 km
  • Lettre du 29 avril 1890
  • Lettre du 14-17 mai 1890
  • Lettre du 28 mai 1890
  • Publiées par Temps Nouveau en  juin et  Août  1890
  • Lettre à sa sœur du 13 juin 1890
  • Lettre du 20 juin 1890
  • Lettre du 20 juin 1890
  • Lettre du 27 juin  1890     
  • un  tarantass  Tarantass

Photographies du  web  et  pour la  plupart  des galeries  de  wikipédia. 

 

 

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