Journal de Citadelle
Ici les nouveautés, les coups de cœur etc...
Stravinsky : trois mouvements de Petrouchka transcrits pour piano (Nour Ayadi)
Note de programme : Petrouchka fut initialement conçu comme une pièce de concert pour piano et orchestre, sorte de divertissement dans l’attente de la symphonie païenne du Sacre. Une œuvre laboratoire dont les dissonances et superpositions bitonales allaient heurter l’auditeur, mais qui devaient pour l’heure être chaleureusement accueillies....
Dans l'Empire Mongol
Au début du XIIIème siècle , les hordes d’Ogodeï, le fils de Gengis Khan, déferlent sur le nord-est de l’Europe, et ravagent tout sur leur passage, puis s’en retournent. L’Occident est glacé d’effroi ; le pape Innocent IV décide d’envoyer une ambassade au grand khan mongol pour tenter de comprendre.
C’est ainsi que le franciscain Jean de Plancarpin part pour l’Asie centrale en 1245,
De retour deux ans plus tard, il rédige le récit de son voyage au cœur des steppes, où il assista à l’intronisation du nouvel empereur Güyük.
La relation de Plancarpin, agrémentée des histoires fantastiques colportées le long des routes de la soie est aussi accompagnée de la traduction des lettres du pape apportées au Grand Khan et de la réponse pleine de superbe de ce dernier.
Ces textes, récits de voyage et documents exceptionnels, ouvrent grand les portes de l’Empire mongol au faite de sa puissance.
Textes rassemblés, présentés et traduits du latin par Thomas Tanase.
(Quatrième de couverture :Editions Anacharsis, collection de poche 2018)
Ajouté à Chroniques médiévales
Vikings
Pourquoi nous fascinent-ils autant ? Comment se sont-ils imposés à notre imaginaire à des époques si différentes . Perçus tout d'abord en tant que barbares germains (pas encore vikings) par l'antiquité romaine, puis en tant que tels par le moyen-âge christianisé, oubliés pendant des siècles, puis réapparaisant auréolés de gloire par le romantisme et enfin incontournables dans notre univers audiovisuel actuel ? Qui étaient-ils réellement ? Essentiellement scandinaves ? influencés probablement par les autres peuples du nord de l'Europe , Celtes, Gots ouGoths, Germains , Slaves , peuples de l'Asie centrale ? Très tôt (dès l'âge du bronze ) ils ont été en contact avec le monde de la Méditerranée par la route de l'ambre. Guerriers certes mais surtout voyageurs téméraires, explorateurs audacieux , commerçants infatigables assoiffés de richesses et de connaissances, soutenus dans leurs actions par une mythologie héroïque les projetant dans un destin apocalyptique. Les suivre, s'interesser à leur histoire, à leurs mythes et à leurs légendes est en soi une aventure !
La vie de Michel- Ange
"Il est, au Museo Nazionale de Florence une statue de marbre, que Michel-Ange appelait le Vainqueur. C'est un jeune homme nu, au beau corps, les cheveux bouclés sur le front bas. Debout et droit, il pose son genou sur le dos d'un prisonnier barbu, qui ploie, et tend sa tête en avant, comme un boeuf. Mais le vainqueur ne le regarde pas. Au moment de frapper il s'arrête, il détourne sa bouche triste et ses yeux indécis. Son bras se replie vers son épaule. Il se rejette en arière ; il ne veut plus de la victoire, elle le dégoûte. Il a vaincu. Il est vaincu.
Cette image du doute héroïque, cette victoire aux ailes brisées, qui, seule de toutes les oeuvres de Michel-Ange, resta jusqu'à sa mort dans son atelier de Florence, et dont Daniele da Volterra, confident de ses pensées, voulait orner son catafalque, c'est Michel-Ange lui-même, et le symbole de toute sa vie...[...] Il n'y a qu'un héroïsme au monde : c'est de voir le monde tel qu'il est, et de l'aimer "
Romain Rolland : La vie de Michel-Ange (1907)
Lettre du 13 août 1935 de Stefan Zweig à Romain Rolland
Une très belle réponse de Stefan Zweig à Romain Rolland qui s'était rendu en URSS du 23 juin au 20 juillet 1935 et avait exprimé son enthousiasme dans une lettre à son ami du 5 août 1935.
C'était à la veille des procès de Moscou, 3 ans avant l' Anschluss, 3 ans avant les accords de Munich ....Dans cette émouvante correspondance apparaissent , exprimées avec toute la delicatesse de Stefan Zweig , les divergences d'opinion auxquelles était confrontée leur profonde amitié. Zweig était loin de partager l'enthousiasme à l'égard de Moscou de Romain Rolland , lequel reprochait à son ami un "optimisme naïf " sur la politique hitlérienne et le poussait à un engagement plus radical.
Romain Rolland et Shakespeare
...Quand il vint me trouver pour la première fois, j’étais encore enfant. Comment était-il entré dans la vieille bibliothèque de province nivernaise ? Mon grand-père avait acheté l’ouvrage en livraisons, aux temps du romantisme, alors qu’il était étudiant à Paris. La traduction était bien terne ; mais elle avait beau étouffer la voix, c’était comme une bande d’oies sauvages, dont les cris passaient, au-dessus des cheminées et des tuiles hâlées, dans le ciel lointain. Un frisson de vie libre et dangereuse ébranlait, un moment, la quiétude de la maison bourgeoise. Il y avait aussi un volume de gravures qui formaient une galerie des Femmes de Shakespeare. Certaines de ces figures, la musique de leurs beaux noms, pénétraient d’un trouble mystérieux et tendre mon coeur d’enfant. Jamais je n’ai oublié ces syllabes magiques : Viola, Perdita, Miranda, Imogène .
Citations de Romain Rolland
Rabindranath Tagore
Edition Quarto Gallimard , établie et annotée par Fabien Chartier
" S'immerger dans l'oeuvre de Rabindranath Tagore (1861-1941), c'est accepter une invitation personnalisée pour un voyage intérieur et sentir la nature exaltée d'un artiste altruiste.Pas toujours en phase avec son époque ni avec ses contemporains, cet intellectuel aux multiples talents (compositeur,chanteur, poète, romancier, dramaturge, acteur, essayiste, peintre), premier non-occidental à recevoir le prix Nobel de littérature (1913), était doté d'une extraordinaire claivoyance : l'élévation des peuples ne pourra se faire qu'au travers du developpement de la connaissance et de l'art et d'une éducation en osmose avec la Nature. Touirné vers l'avenir et la jeunesse, Tagore incarnait- selon Gandhi- la Grande Sentinelle de l'Inde. Fervent défenseur de l'indépendance de son pays, il n'en est pas moins universaliste et prône le dialogue entre l'Est et l'Ouest :"Je ne sais comment mon coeur ouvrit soudain ses portes/Et laissa entrer la foule des mondes, se pressant et se saluant l'un l'autre."
Lui, contemporain du Mahatma Gandhi et de Subbas Chandra Bose,révélation pour W.B. Yeats et André Gide, source d'inspiration pour Jawaharlal Nehru et Romain Rolland, ou compositeur de deux hymlnes nationaux, de l'Inde et du Bangladesh, qui était-il vraiment ?
La présente édition propose au lecteur d'exoplorer cette oeuvre magistrale, en offrant à lire un choix de textes convoquant les différents talents de l'auteur et en replçant l'ensemble dans son contexte historique et culturel unique, celui d"'une Inde en plein éveil indépendantiste. "
(Quatrième de couverture)