dimanche, 09 juin 2013 00:00

Thaïs et Thaïs

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Thais par  ReynoldsSelon Plutarque, la tradition met en cause , Thaïs, courtisane grecque des armées d'Alexandre dans l'incendie de Persépolis, lui même ne semble pas convaincu, de l'explication pour un acte jugé déshonorant pour le héros grec.

Thais par   Reynolds )

L'intéret de ce texte n'est-il pas de montrer que la condition des Athéniennes n'était pas celle d'une totale exclusion comme on voudrait parfois nous le faire croire ; à fortiori si on modère le sens péjoratif donné à courtisane par la culture judéo-chrétienne. D'autre part Plutarque ne manque pas de souligner que dans cette tradition, la démarche de Thaïs "s'inscrit dans l'esprit de sa patrie", ce qui pouvait alors lui conférer un caractère laudateur .

Ce prince, avant de marcher contre Darius, qu'il se disposait à poursuivre, donna à ses courtisans un grand festin, dans lequel il s'abandonna tellement à la débauche, que les femmes mêmes y vinrent boire et se réjouir avec leurs amants. La plus célèbre de ces femmes était la courtisane Thaïs, née dans l'Attique et alors maîtresse de Ptolémée, celui qui fut depuis roi d'Égypte. Après avoir loué finement Alexandre et s'être permis même quelques plaisanteries, elle s'avança dans la chaleur du vin, jusqu'à lui tenir un discours assez conforme à l'esprit de sa patrie, mais bien au-dessus de son état. « Je suis, lui dit-elle, bien payée des peines que j'ai souffertes en errant par toute l'Asie, lorsque j'ai la satisfaction d'insulter aujourd'hui à l'orgueil des rois de Perse; mais ma joie serait bien plus grande, si je pouvais, en masque, brûler le palais de ce Xerxès qui brûla la ville d'Athènes, et y mettre moi-même le feu en présence du roi, pour faire dire partout que les femmes qui étaient dans le camp d'Alexandre avaient mieux vengé la Grèce de tant de maux qu'elle avait essuyés de la part des Perses, que tous les généraux qui ont combattu pour elle et sur terre et sur mer. » Ce discours fut accueilli avec des cris et des applaudissements redoublés : tous les courtisans s'excitèrent les uns les autres; et le roi lui-même, entraîné par leur invitation et par leur exemple, se lève de table avec précipitation, et, la couronne de fleurs sur la tête, une torche à la main, il marche à la tête de tous les convives, qui, en dansant et poussant de grands cris, vont environner le palais. Tous les autres Macédoniens, informés de ce qu'on allait faire, accourent avec des flambeaux, pleins de joie, dans la pensée qu'ils eurent qu'Alexandre avait le projet de retourner, en Macédoine et ne voulait plus rester parmi les Barbares, puisqu'il brûlait et détruisait lui-même le palais de leurs rois. Voilà comment les uns racontent que cet incendie eut lieu; d'autres disent qu'Alexandre mit le feu à ce palais, de dessein formé; mais tous conviennent qu'il s'en repentit promptement et qu'il ordonna de l'éteindre.

Plutarque - La vie des hommes illustres - La vie d'Alexandre (LII) http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Plutarque/alexandre.htm

Thaïs opéra de Massenet D'après un roman d'Anatole France.

Ne pas confondre les deux héroïnes ! Ici l'action se passe au IV siécle en Egypte ,avec pour argument le sauvetage de l'âme d'une courtisane par un vieux moine cénobite qui naturellement tombe amoureux de la pécheresse.

On se souviendra du très célèbre passage musical : La méditation de Thaïs on ne peut plus romantique !

Lu 7552 fois Dernière modification le dimanche, 10 mai 2015 15:22
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