Merci à mes voyageurs !
(Texte Anton Glita, photographies Ivan Glita)
Je chante pour le vieil homme de Stòr et pour tous ceux qui comme lui ont dompté les vents. Île de Skye, île du ciel, île ouranienne, j'ai su en gravissant tes pics noirs qu'en ton pays naît le blizzard. Un compagnon robuste de la race des Russes m'avait montré le chemin ; moi, plus frêle, la plus faible brise d'ici me soulevait. J'avançais à grands pas mais croyais courir, et compris comment les dieux, aux courses olympiques, offrent à leurs favoris des victoires sans efforts. À ma droite, des étangs malmenés luttaient pour conserver, par je ne sais quel prodige, leur assise sur la montagne. Un oiseau giflé par le vent m'apparut si fragile, que j'entonnai pour mon courage quelques vers de Virgile. Ô Éole ! J'ai trouvé là ton séjour, ou du moins celui de tes serviteurs quand ils désertent ta cour.