Les chimères : Toile inachevée que l'on peut voir à la gauche de l'escalier en spirale menant au 3ème étage (image précédente)
vers 1884 , 2,36 x2,04 m (Détails 1 et 2)
Aucun personnage central dans cette toile plus dessinée que peinte, mais plus d'une centaine de femmes dans toutes les positions imaginables , jouant avec des bêtes lascives ou se transformant en créatures bizarres à têtes humaines sur des corps d'animaux: on y voit en observant de près , des femmes libellules, des femmes serpents, des femmes tortues, evoluant dans un décor médiéval . Le peintre a qualifié cette oeuvre de Décaméron satanique, d'île de rêves fantastiques renfermant toutes les formes de la passion, de la fantaisie, du caprice chez la femme. Oeuvre révélant la profonde misogynie du peintre- assez caractéristique de son époque- mais trouvant son sens profond , dans la minuscule croix qui se devine au sommet de la plus haute montagne, seules les femmes echappant à la damnation des sens pourront trouver le salut .
(pour ma part l'attitude de Moreau par rapport au féminin est plus complexe que la misogynie , mais c'est un autre débat .... )
La fée aux griffons: vers 1876
huile sur toile 2.12 x1.20 m
Autre vision de la femme non maudite, mais mystérieuse et inaccessible, dont la carnation comme la plastique sont très "fin de siècle.C'est ce type de femme qui envoûta le jeune André Breton qui aurait aime surprendre cette fée dans l'ombre.
Leda : vers 1865 Huile sur toile 2.20x2.05 m
Cette grande leda dont l'esquisse définitive date de 1865, s'éloigne de l'interprétation sensulle de Michel-Ange que Moreau connaissait bien, pour devenir une représentation hiératique et sacrée du thème mythologique où Jupiter sous la forme d'un cygne s'unit à l'initiée qu'est Leda. Dans un commentaire la décrit ainsi : " L'immaculée blancheur sous la blancheur divine". .
vers 1885 huile et détrempe sur toile :1,15 x 0.90 m
Ce tableau très séduisant s'inspire à la fois des tapisseries de La Dame à la Licorne du Musée de Cluny à Paris et du paysage de l'allégorie de la cour d'Isabelle d' Este de Lorenzo Costa que Moreau avait étudié au Louvre. Au Moyen Age on croyait que seules les viergespouvaient approcher et caresser cet animal imaginaire, d'un symbolisme phallique évident.
le tableaau vers 1876 : huile sur toile 0.90x 0.60m
Cette oeuvre étrange , surnommée "la Salomé tatouée", est une des multiples variantes sur le thème de la danse de Salomé Elle vaut surtout par le caractère insolite des objets décoratifs. On remarquera aussi la fleur de lotus qui s'épanouit entre les seins de Salomé et les deux yeux apotropaïques au-dessous. En fait ces tatouages sont des dessins pour les bijoux dont le peintre a orné le corps entier de la danseuse , comme on peut le voir sur l'oeuvre finale .:
huile sur toile 1,42 x1.03 m
On retrouve dans cette toile avec quelques variantes , notamment dans l'architecture, la même scène que dans l'aquarelle du Musée du Louvre, une des oeuvres les plus célèbres de Moreau.Après avoir dansé devant Hérode , Salomé obtint du vieux roi la tête de Saint Jean Baptiste. Brodant sur les faits rapportés dans l'Evangile, le peintre a imaginé que la tête du précurseur s'élevait dans les airs pour s'animer et reprocher son acte à Salomé. Dans son symbolisme moralisateur Moreau veut exprimer le remord. A propos de l'Apparition la critique traita l'artiste d'halluciné, de fumeur d'opium , mais cette scène frappa vivement les écrivains, comme Mallarmé, Huysmans, Oscar wilde et de nos jours , Alain Robbe-Grilllet.
Les commentaires des oeuvres ont été empruntés au très riche catalogue officiel du Musée Gustave Moreau .