Les mythes d'Orphée dans " Mythologie"
" Oui c'est un mal de mourir, car si ce n'eût pas été un malheur, les dieux seraient morts eux-mêmes..."
Sappho sur le site de Pierre Remacle
Galatée (Polyphène et Galatée )
Ici, loin d'illustrer le récit, Moreau n'en retient que la première ligne : "Voici un géant épouvantable qui aime une belle nymphe". Il propose une relecture personnelle, moderne et féerique de la mythologie païenne, rejette l'anecdote et se concentre sur la l'opposition entre l'horrible laideur et la beauté exquise, la bête et la belle, l'amour et le dédain. Sa composition orchestre une lutte entre l'ombre et la lumière, le minéral et le liquide, le bien et le mal. Le Polyphème de Moreau n'est pourtant pas un ogre, mais un être mélancolique, égaré dans la contemplation monoculaire de la femme inaccessible. Galatée réfugiée au fond d'une grotte trop étroite pour le géant, y apparaît comme une perle scintillante dans son écrin. Le changement d'échelle entre les deux personnages se répète entre Galatée et les minuscules néréides devenues presque invisibles au milieu d'une dentelle de plantes aquatiques et de coraux... Cette végétation qui semble surnaturelle a pourtant donné lieu à de minutieuses études de la part de l'artiste, études effectuées d'après un ouvrage de botanique marine conservé au Museum d'histoire naturelle, où Moreau s'était inscrit comme étudiant libre en 1879. Le travail de la peinture à l'huile, où se mêlent frottages et grattages, confère un aspect précieux à l'oeuvre, tels des émaux. Le Salon de 1880 est le dernier auquel Moreau participe. Galatée y marque son triomphe et l'apogée de sa carrière. (Commentaire de l'oeuvre du Musée d'Orsay)
Egalement: Galatée et polyphène , Théocrite , Les Idylles, Le cyclope
Samson et Dalila