- Saint Exupéry : j'aurais tendance à situer Saint Exupéry dans les premières places si ce n'est à lui donner la toute première parmi les écrivains du désert mais il est avant tout l'écrivain de ces situations extrêmes où l'homme peut prendre ses mesures , et ç'est tout à la fois , au désert , à la montagne , au ciel , à la neige, au froid , au soleil brûlant qu'il appartient .
Pourtant citons Terre des Hommes et bien évidemment sa version poétique du Petit Prince ou encore Citadelle qui consacre un chapitre et de nombreuses pages au désert.
-Théodore Monod
"Quand on veut étudier l'histoire , pour peu qu'elle touche à des temps anciens sans même qu'il soit besoin de franchir le cap des temps dits préhistoriques , il est une évidence qu'il faut tenir compte des changements qui ont pu s'opérer dans l'environnement climatique où se situe l'événement ." le récit de Théodore. Monod et les anecdotes qu'il nous rapporte dans Méharées en sont une puissante démonstration ......
-Thomas Edward. Lawrence , T.E. Lawrence alias Lawrence d'Arabie :
"Tous les hommes rêvent mais pas de la même façon. Ceux qui rêvent de nuit, dans les replis poussiéreux de leur esprit, s'éveillent le jour et découvrent que leur rêve n'était que vanité. Mais ceux qui rêvent de jour sont dangereux, car ils sont susceptibles, les yeux ouverts, de mettre en oeuvre leur rêve afin de pouvoir le réaliser. C'est ce que je fis."
Les sept piliers de la sagesse
Dédié à « S.A. » , initiales énigmatiques avec un poème qui commence par :
« I loved you, so I drew these tides of men into my hands
and wrote my will across the sky in stars
to gain you Freedom, the seven-pillared worthy house,
that your eyes might be shining for me
When I came."
(" Je t'aimais; c'est pourquoi, tirant de mes mains ces marées d'hommes,
J'ai tracé en étoiles ma volonté dans le ciel
Afin de gagner la Liberté, la maison digne de toi , la maison aux sept piliers
Ainsi tes yeux brilleraient peut-être pour moi
Lors de ma venue ». )
Le livre retrace les hauts faits de Lawrence, en particulier son implication dans l'organisation de la révolte des tribus arabes face à l'Empire ottoman durant la Première Guerre mondiale. Il emprunte son titre à un court verset du Livre des Proverbes de la Bible, dans lequel sont évoqués les sept piliers sur lesquels la sagesse bâtit sa demeure.
La valeur du texte de Lawrence réside autant dans ses qualités proprement littéraires — sa grande sobriété introspective et ses stupéfiantes descriptions en ont fait un classique de la littérature anglaise —, que dans l'éclairage historique qu'il apporte sur un épisode de la Première Guerre mondiale mal connu et / ou souvent marginalisé par l'historiographie. Narration précise des aventures vécues par un officier britannique, ces mémoires sont certes ceux d'un homme d'action, d'un fin tacticien de la guerre, mais aussi ceux d'un esprit porté par un dessein artistique.
Commencée sous sa forme définitive en 1919, après qu'un premier manuscrit a été perdu, la rédaction de l'ouvrage a bénéficié de l'aide de George Bernard Shaw, ami de Lawrence, qui est intervenu dans la correction de certains passages originaux. Un an après la première édition, conforté par le succès de l'ouvrage, T. E. Lawrence en fait paraître une version abrégée intitulée Guérilla dans le désert. La réédition de 1935 achève de couronner et l'œuvre et son auteur, déjà entré dans la mythologie du xxe siècle.
(Encarta )
-Michel Onfray : Esthétique du pole nord
Ça peut paraître étrange de citer ici ce livre , mais ce que j'ai ressenti en lisant Michel Onfray est précisément cette émotion que j'imagine dans l'approche du désert Je l'ai lu a sa sortie en 2002 et les sensations qu'il m'a transmises par ce texte , se sont imposées durablement à moi , quand j'envisage le sacré que nous inspire la contemplation de la nature et en particulier , devant ces « vastitudes « (c'est le mot qu'il emploie ) et ces arrangements rocheux , la puissance en émotion du minéral quand il nous est livré dans la pureté du dépouillement d'une étendue désertique . C'est aussi ce même vertige dans la confrontation de nos mesures temporelles, l'évidence de notre fragilité, de notre éphémère dans cet univers glacé et presque monochrome avant qu'un regard attentif ne l'anime pour en décliner les subtiles nuances et sa puissance .
« Le temps élémentaire
Le temps géologique : la pierre
Avant le temps, quand rien ne permet le repère, alors que tout interdit l'archéologie ou la généalogie, la pierre triomphe absolument. Sans les hommes qui rendent possible le réel par la conscience qu'ils en ont, la géologie impose une durée inconcevable, une éternité incarnée, une immortalité prisonnière de formes dures redoutables et muettes. Dans le silence du mouvement des hommes ou des mammifères auxquels ils sont apparentés, le minéral impose sa loi cardinale et impérieuse : l'atomisme pétrifié, les particules emprisonnées dans le métal d'un schiste ou d'un grès, d'un basalte ou d'un granit .
[...]
Dans l'odyssée pierreuse , au creux même de ce temps élémentaire et primitif, le minéral sauvage et brutal, rude et sec , trahit un passé : des résistances avérées, des usures manifestes, des dynamiques évidentes, des énergies trahies, des forces exacerbées. Dans ce monde apparemment immobile, stable et silencieux, la puissance parle, celle de la nature radicale et amorale, tellurique et primitive, inhumaine et majestueuse.
Le temps étendu : l'espace
Dans le Grand Nord , l'espace absorbe le temps et le matérialise en étendues sublimes. La vastitude transfigure l'être humain en fragment, en tout petit morceau installé dans un temps limité, mais évoluant dans l'éternité d'une perspective à perte de vue . »
- Régis Debray : Dieu un itinéraire
ou la construction du sacré, par la confrontation de l'homme au désert et sa découverte du sublime...
- Pierre Loti : le désert
Ce grand voyageur entreprit en 1894 un voyage en Terres Sainte et traversa le désert pour atteindre les lieux sacrés . Il s'agit plutôt d'un journal où il consignait ses impressions quotidiennes en compagnie des bédouins . Point d'extase ici , point de grandiloquence mais un récit que j'ai découvert tout récemment dans un style qui semble suivre le rythme des caravanes avec immensément de poésie .
- Dino Buzzatti : Le désert des tartares
Je l'ai inclus dans cette liste parce que la symbolique du désert s'inscrit également dans le registre de l'angoisse exploité par l'écrivain italien dans sa métaphore de l'ennui et de la solitude , des illusions perdues , des attentes stériles pour bâtir une vision très nihiliste de l'existence .