lundi, 27 mai 2013 00:00

London par Irving Stone

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L'aventurier des mers (Jack London , sailor on Horseback)

Une vie de trimardeur ...

... Pour Jack l'absence de monotonie faisait el charme de la vie errante .Trimarder c'était trouver devant soi un spectacle fantastique , ou surgissait l'impossible , où l'inattendu surgissait d'un buisson au tournant de la route. Chaque journée était exceptionnelle et apportait une multitude d'images diverses et rapides, uniques en leur genre. La nuit il montait sur un train de marchandises, aux heures des repas il mendiait aux portes de service ou tendait la main dans la rue principale. Il rencontrait des centaines de clochards avec lesquels il sautait sur les trains, partageait son argent et son tabac, se querellait, faisait cuire sa popote dans les terrains vagues, qu »mandaient, jouait aux cartes, échangeait ses impressions et obéissait aux lois du métier qui voulait qu'on saute clandestinement sur les trains les plus rapides .

Rencontre avec Mabel

Appelgarth amena Jack chez lui et le présenta à sa sœur Mabel. A peine Jack eut-il franchi le seuil de la maison , qu'il tomba amoureux avec la rapidité fulgurante qui répondait à son tempérament.

Mabel Applegarth était une créature éthérée , avec de grands yeux bleus, un regard sensible et une magnifique chevelure blonde . Jack la comparait à une fleur d'or pâle sur une tige élancée. Ele avait une voix merveilleuse et un rire cristallin qui pour Jack contenait toute la musique du monde. Mabel avait trois ans de plus que lui , c'était une femme droite sans prétention ni coquetterie. Elle faisait ses études à l'université de Californie et suivait des cours spéciaux d'anglais .Jack s'émerveillait de toutes ces connaissances emmagasinées dans cette jolie tête, de ses manières irréprochables car elle avait un sens inné d e la distinction L'art et l' étude étaient ses fidèles compagnons . Jack l'adorait comme une divinité que l'on vénère mais que l'on n'approche pas .. Elle accepta son amitié et ce fut pour lui un enchantement. Elle étaut aussi attirée par son caractère viril, à la fois rude et tendre ,autant qu'il l'était par sa finesse et sa sensibilité .

Découverte du parti socialiste

Le parti socialiste d'Oakland , nouvellement constitué, et l'un des premiers crées sur la côte du Pacifique , invita Jack à participer aux réunions .Il y rencontra des hommes tels qu' Austin Lewis du parti travailliste-socialiste anglais , des socialistes allemands exilés, caractèrees mûrs et bien trempés auprès desquels s'aiguisait l'esprit du jeune garçon . Le parti socialiste d' Oakland était composé d'intellectuels, qui se réunissaient le soir devant un verre de bière pour écouter de la musique et de politique economique .

C'étaient des théoriciens qui n'étaient pas concernés par la lutte des classes car il n'y avait pas un ouvrier parmi eux . Or, Jack qui appréciait leur compagnie ne croyait pas que le socialisme appartenait aux intellectuels.Il pensait qu'il appartenait aux ouvriers et aux syndicats qui étaient destinés par le mouvement de l'histoire à mener la lutte des classes , à faire la révolutionet à instaurer l'état prolétarien que Karl Marx considérait comme la seconde phase du développement de al civilisation .

Amitié

Jensen raconte de façon amusante comment Jack lui préta « Origin of species. Jensen se plaignit de la difficulté de cette lecture et Jack lui preta alors Riddle of the universe de Haekel, plus facile lui dit-il. Mais c'était encore trop compliqué dit-il. Et jack alla chercher sous ses couvertures l'ouvrage qui lui était précieux entre tous Paradise lost de Milton Jensen avoua qu'il n'aimait pas la poésie et n'arrivait pas à lire Paradise lost. Jack ayant entendu dire qu'il existait un exemplaire de The Seven Sseas , de Kipling, dans une hutte sur les bords du Yukon, il alla le lui chercher . Quand il le lui rapporta il le supplia d'en lire quelques pages pour se faire une idée de la beauté de ces vers . Jensen lut le livre d'un bout à l'autre et Jack fut très fier de sa victoire .

Socialisme

Le socialisme est la grande raison de sa vie . Cet idéal alimente sa force , sa détermination et son courage. Il n'a pas l'illusion de croire qu'on régénérera l'humanité en un jour, mais ne pense pas non plus qu'il faille attendre le passage de plusieurs générations pour y parvenir. Il souhaite que le socialisme s'installe progressivement , sans révolution , sans effusion de sang ; pour sa part il veut instruire les masses, leur apprendre à gérer leurs propres industries, à exploiter leurs ressources naturelles et à se gouverner. Si les capitalistes s'opposent à cette évolution , il est prêt à se battre sur les barricades pour défendre la cause. Après tout , a-t-on jamais créé une civilisation sans le baptême de sang . ?

Sa philosophie

Un mélange de monisme de Haeckel, du déterminisme matérialiste de Spencer et de la théorie évolutionniste de Darwin , est liée à sa conception du socialisme. « La nature ignore les sentiment, la charité et la miséricorde. Nous sommes des pantins mus par de grandes forces aveugles , mais nous arrivons à déchiffrer les lois de certaines de ces forces et les rapports qu'elles ont avec nos tendances . Nous sommes des éléments inconscients de la sélection naturelle qui agit sur les races...J'affirme avec Bacon que toute compréhension découle de la sensation . J'affirme avec Locke que toutes les idées viennent des sens . J'affirme avec Laplace que l'hypothèse d'un créateur est parfaitement inutile. J'affirme avec Kant que l'univers a une origine mécanique et que la création est un processus naturel et historique".

Oeuvre littéraire :

En ce qui concerne son œuvre littéraire il espère suivre les traces de Kipling : « Kipling atteint l'âme des choses . Il a ouvert de nouvelles frontières pour l'esprit et la littérature. »

Jack London s'en prend à cette pauvre jeune fille américaine qui s'indignait si on lui donnait à boire autre chose que du lait de jument. Les dix dernières années , celles de son adolescence avaient été des années vides et stériles où l'esprit victorien faisait autorité. La morale du Mid-West limitait la littérature, livres et revues étaient destinés à un public qui considérait Louisa May Alcott et Marie Corelli comme de grands écrivains. Il était difficile de faire œuvre originale, l'on ne pouvait peindre que des gens respectables, les bourgeois et les riches ; il fallait récompenser la vertu et punir le vice . Les auteurs américains devaient écrire comme Emerson , voir le beau côté des choses éviter ce qui était dur , pénible, sordide et vrai . Les leaders de cette littérature avaient un ton agréablement poétique comme Holmes, Whittier, Higginson, W.D. Howells, Marion Crawford , John Muir, Joel Chandler Harris, Joaquim Miller . Les éditeurs qui vivaient dans l'atmosphère raréfiée et froide des hautes sphères payaient des sommes exorbitantes à Barrie, Stevenson , Hardy. Ils allaient même jusqu'à publier les audacieuses révélations (expurgées , bien entendu ) de Français et de Russes, et pourtant ils exigeaient des écrivains américains qu'ils ressassent la formule pseudo-romanesque en n leur permettant toutefois un changement de rideau .

En Russie , Tolstoï et les réalistes faisaient une révolution ; en France Maupassant, Flaubert, Zola. En Norvège Ibsen . En Allemagne Sudermann et Hauptmann. Lorsqu'il comparait les œuvres américaines et celles de Hardy, Zola et Tourgueniev, il ne s'étonnait plus que l'on considérât l' Amérique comme un pays d'enfants et de sauvages . L'Atlantic Monthly venait de publier les romans de Kate Dougglas Wiggin et de F. Hopkinson Smith "absolument inoffensifs et complètement morts « Eh bien ! Il sortirait prochainement Odyssey of the North ; Atlantic Monthly et le roman américain revivraient « . Il veut faire pour son pays ce que Gorki fait en Russie, Maupassant en France , Kipling en Angleterre. Il transportera la littérature de salon de Henry James dans la cuisine du peuple, elle répondra au moins une odeur de vie .....

(Extraits du livre  de  Irving  Stone)

Lu 5426 fois Dernière modification le vendredi, 15 août 2014 16:23
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