Il faudrait dire , comme pour chaque homme : l'univers de Cendrars , la matière Cendrars, les constellations de Cendrars, les atomes de Cendrars , les Particules élémentaires de Cendrars ? , son humus, Son Arbre , avec ses racines ses branches , ses ramures , ses feuilles et ses fruits .
Mon grand rêve serait de peindre pour chacune de mes "idoles" des images synthétiques, des arbres symboliques.... et l’idéal serait de les rassembler dans une immense fresque où l'humus prendrait tout son sens , où les racines s'entremêleraient autant que les ramures symboles d'amitiés de rencontres et d'amours , où les fruits éclateraient en graines fécondes et ou les cieux seraient notre ciel , le lieu immense, éternel et , mouvant de leurs esprits éclairant nos modestes existences !!!
ainsi pour Cendrars je rassemblerais déjà ce qui s'attache à lui de façon évidente , les terres parcourues, les évènements qu'il a traversés ...
Nerval : El desdichado :
"Dans la nuit du tombeau , Toi qui m'a consolé,
Rends moi le Pausilippe et la mer d' Italie",
....Robert et Sonia Delaunay , Modigliani Braque, Chagall , Léger, Monparnasse , la misère et les deux guerres , la main coupée , Naples , l'Aventure, la mer, la Russie , les gemmes , l'Or , Erasme , Charlie Chaplin, Brassens , le cinema , Cocteau .....Paris , New York, Montmartre, , Hélène , Fela, Raymonde , Jehanne
" Blaise, dis , sommes nous encore loin de Montmartre ?"
La prose du transibérien
avec Sonia Delaunay
Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France
Dédiée aux Musiciens
En ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était si ardente et si folle
Que mon cœur, tour à tour, brûlait comme le temple
d'Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou
Quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voies anciennes.
Et j'étais déjà si mauvais poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout.
Le Kremlin était comme un immense gâteau tartare
Croustillé d'or,
Avec les grandes amandes des cathédrales toutes blanches
Et l'or mielleux des cloches...
Un vieux moine me lisait la légende de Novgorode
J'avais soif
Et je déchiffrais des caractères cunéiformes
Puis, tout à coup, les pigeons du Saint-Esprit s'envolaient sur la place
Et mes mains s'envolaient aussi, avec des bruissements d'albatros
Et ceci, c'était les dernières réminiscences du dernier jour
Du tout dernier voyage
Et de la mer.[...]
"Partir contient (je crois) l'intégrale de son oeuvre , poèmes nouvelles, mémoires et ses grands romans : Moravagine, L'or, Bourlinguer .....