Robert Redford : Owen Legate
Natalie Wood : Alva Starr
Charles Bronson : J.J Nichols
Kate Reid : Hazel Starr
Mary Badham : Willlie Starr
Musique de Kenyon Hopkins
Présentation
Dès les premières sequences, Sydney Pollack plonge le spectateur dans une atmosphère lourde, une ambiance pesante ou une mère joue le rôle d'entremetteuse et où une jeune fille trop pure finit par se perdre .Du très bon cinéma qui mêle la réflexion et l'histoire, le drame et l'amour. Excellente interprétation de Natalie Wood .
Un film dans la tradition du cinéma romanesque et social sur fond de crise économique aux Etats Unis . Les Chemins de fer licencient à tour de bras et les groupes sociaux constitués autour de cette activité qui avaient provoqué l'essor brutal de l'économie autant que favorisé l'explosion des richesses , sont démantelés dans la souffrance quotidienne du chômage , des désillusions , entrainant dans son sillage pertes de repères , éclatement et migration de population ..
Au réalisme du bouleversement social, les individus répondent en cherchant désespérément leur part de bonheur où qu'il soit et quelques uns se réfugient dans le rêve .
L'histoire est une confrontation constante de la réalité et du fantasme meurtrissant les plus fragiles tels Alva Starr . Le drame social trouve son écho dans la faiblesse psychologique de la jeune fille. Incapable d'accepter la médiocrité de son existence, elle s'isole dans son déni du réel ce qui a pour conséquence inévitable de brouiller son appréciation des conséquences de ses actes.
Écartelée entre ses désirs et ceux d'une mère plus ou moins entremetteuse, poursuivant elle même son propre rêve d'émancipation sociale, Alva navigue de bras en bras au gré de ses amours éphémères et sur les coussins d'un vieux wagon désaffecté décoré par son père au temps de leur prospérité. Là est son refuge, son monde magique d'où elle aperçoit le ciel blanc immaculé , aussi blanc qu'une feuille de papier vierge.....
-- et vous de quoi rêvez-vous ?
--Ce n'est pas de la poussière qui recouvre les coussins mais de la poussière de talc parfumée au lilas ..... Et quand le vent dans le couloir du compartiment ébranle le train, on entend sa chanson qui fait "papillon-blanc, paillon-blanc, papillon-blanc" en glissant sur les rails imaginaires .....
--Le ciel n'est pas blanc , il est bleu et ce n'est pas du talc parfumé au lilas c'est de la poussière.
L'amour du pragmatique Owen venu pour licencier les cheminots, ne parviendra pas à la sauver et il apprendra à ses dépens , qu'il est impossible de marcher sur les traces d'un rêveur , que l'éveiller c'est signer son arrêt de mort .
Charme supplémentaire du film : Le narrateur c'est Willy la jeune sœur d' Alma qui a hérité de son rêve en même temps que de ses oripeaux et de ses bijoux de pacotille Sur la voie désormais déserte, elle exhibe ses trésors en chantant en boucle sa pauvre qui pour nous résonne comme un bouleversant leitmotiv ..
- Où est-elle maintenant ?
- Dans le pré aux squelettes