On peut le voir au premier degré et s'abandonner au charme d'une succession de paysages grandioses où se déroule l'histoire au rythme de la musique d'Arvo Pärt qui suggère si bien la contemplation.
Un plaisir des yeux et de l'oreille qui peut tout simplement nous combler.
Montagnes, rochers et déserts composent une minéralité sublime animée par la lumière qui module et transformes les surfaces en jouant du clair-obscur ou de l'éblouissement orchestrés par l'homme de l'art.
Mais le film se prête à bien d'autres regards par la manière minimaliste du réalisateur .
Gus Van Sant nous offre des décors somptueux , un rythme, ainsi qu'un couple d'acteurs , deux êtres à la fois différents et semblables qui simplement cherchent pour avancer . Où , vers quoi , pour quoi ? l'histoire ne le dit pas Au bout de l'aventure la mort pour l'un ; le regret , le remord pour l'autre ?
Pas de révolte , pas de cri, pas d'émotions pré-construites , obligées.
Chacun de nous peut y projeter ses propres interrogations, hasarder timidement des réponses ou avouer, dans une humilité mélancolique, son impuissance à démêler le sens de la vie ou la place de l'homme dans ce Tout démesuré ......