dimanche, 29 avril 2018 21:59

Artémis

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Artémis Artémis

L’une des figures les plus populaires de la mythologie grecque.

Elle est citée par Hésiode, parmi les premiers Olympiens. Son caractère est aussi des plus ambigus et au moins complexe, le plus souvent rivale d’Aphrodite, tueuses d’hommes et pourtant désignée par Héra (Iliade chant XXI ) comme Lionne pour les femmes uniquement , vierge et patronne des accouchements ,vierge aussi et mère des Amazones….
Selon Hésiode, Artémis est la fille de Zeus et de Léto. Léto elle-même fille du Titan Cios et de sa sœur Phébé. Poursuivie par la jalousie d’Héra , Léto erra longtemps avant de mettre au monde sur l’île de Délos, deux enfants : Artémis d’abord puis Apollon .

Leto par Rinehart
 Léto par William Rinehart.
Chasseresse, elle parcourt les bois en compagnie des chiens, des fauves et des nymphes des montagnes. comme elle est montrée dans maintes légendes et ainsi représentée dans son image la plus célèbre conservée au Musée du Louvre et telle qu’elle apparait dans le mythe de Diane, à Rome puis dans la Renaissance en France du XVIe siècle.
Chasseresse , elle parcourt les bois en compagnie des chiens , des fauves et des nymphes des montagnes. Comme elle est montrée dans maintes légendes .

Différentes fonctions et attributs d’Artémis dans la littérature de l’antiquité .(1)

-Textes homériques (hymnes et épopée) et Hésiode (l’Artémis archaïque) :

-Chasseresse , déesse de la nature sauvage
-Courotrophe : elle éduque les jeunes hommes et jeunes filles (Culte rendu par les jeunes filles dans son Sanctuaire du Brauron)
-Elle veille sur la famille et préside aux accouchements
-Elle règne sur les gymnases et est patronne de la formation militaire
-Déesse lunaire (complémentaire d’Apollon dieu solaire) elle est aussi Séléné et la sombre Hécate qui exige des sacrifices humains.

« Artémis-Diane est donc triple selon qu’elle est au ciel, sur terre, ou aux enfers. Déesse de la lumière et de la chasse mais aussi du silence, de l’ombre et du recueillement, Artémis à une face chthonienne : elle est omniprésente. »

-Hyppolite d’Euripide :

Chez Hyppolite d’Euripide , Monique Trédé-Boulmer distingue l’opposition entre les deux déesses Artémis et Aphrodite , l’attachement de la première, à la virginité , et à la pureté et note la rivalité avec la déesse de l’amour. Hyppolite et Phèdre sont les victimes d’Aphrodite.
A noter dans la pièce, Euripide-Aphrodite désigne Hyppolite protégé d’Artémis , comme le fils de l’Amazone (fruit des amours de Thésée et d’Antiope reine des amazones)
[Extrait ..]

...Le  fils que  l'Amazone a conçu de  Thésée,
cet  Hyppolite qu'a  nourri le  pieux  Pithée,
seul  ici  parmi  tout  le  peuple  de  Trézène,
me  déclare  la dernière des déités...
A la soeur  de  Phoibos, Artémis  fille de  Zeus,
Va son respect. Elle est  pour lui  la  déesse suprême.
Dans  la verte forêt,  toujours  aux côtés de  la Vierge
Avec ses chiens  légers il détruit  les  bêtes sauvages.
C'est là  trop  haute société  pour un  mortel !
Non certes que  j'en  prenne  ombrage. Que  m'importe !
Mais  il  m'a  offensée  et  je  l'en  châtierai...

- Leucippè et Clitophon :

Monique Trédé-Boulmer poursuit avec un roman plus tardif et moraliste (2è Siècle ap. jc d’Achille Tatius. On y retrouve la rivalité Artémis/Aphrodite. Aphrodite inspire l’amour des deux jeunes gens mais c’est Artémis qui apporte son aide aux amants pour permettre leur union à la condition expresse que Leucippè garde sa virginité jusqu’au mariage , Artémis apparaissant comme garante d’un ordre moral en faveur du caractère sacré du mariage et de la vie conjugale tandis que le rôle d’’Aphrodite s’exerce uniquement dans la relation charnelle et l’emprise du désir.
Cet exemple , à mon avis témoigne de la complexité et des évolutions d’un mythe car l’image des déesses et leurs fonctions dans la société hellénique, ou hellénistique, (peut-être davantage Diane sous influence déjà romaine ? ) semble ici quelque peu inversée par rapport aux déesses de l’époque archaïque ou de la Grèce classique avec Artémis déesse de la nature et de la vie sauvage , indépendante et farouche, peu encline à soutenir les mérites de la vie conjugale .
C’était sans doute l’ouverture nécessaire pour la réappropriation du mythe par les auteurs de la Renaissance.

(1) Monique Trédé-Boulmer :Artémis chez les Grecs

Lu 7974 fois Dernière modification le lundi, 30 avril 2018 02:19

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