mardi, 12 mai 2015 18:28

l'âge d'or

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hals the gypsy woman Peinture de la  bourgeoisie florissante  protestante...

En  plein  essor elle s'y  voyait  représentée avec ses idéaux  , ses désirs , ses espérances ,  mais  aussi  ses faiblesses et ses  préjugés.

La peinture notamment  des petits maîtres est  solidement  ancrée  dans la vie, offrant  de l'image  naturelle  des choses  , un  fidèle  rendu  avec l'orgueil  du  possesseur d'un   univers stable  et   sûr. Les plus grands peintres quant  à  eux,  s'attachent   davantage  à peindre les faiblesses  et  témoignent  d'un  esprit  critique hardi   vis  à  vis de la société.

 Ses caractéristiques  : celles d'une  riche  bourgeoise  protestante  en opposition   aux Provinces de   Flandres  dominées  par  l'Eglise  catholique et la noblesse.En  1566 , une vague  d’iconoclastie   avait déferlé sur le pays  anéantissant  tableaux  et statues d'inspiration  religieuse , vidant les églises  de   leurs œuvres d'art  et des objets de culte. La Réformation s'efforçait  de  faire revivre  le christianisme  primitif. La  Hollande  avait  adhéré   aux  idées  calvinistes:   "Tu ne feras  point  d'images  du  seigneur  ton  Dieu", "Dieu  n'habite point dans les temples bâtis  par la  main  de  l'homme et  nous ne pouvons  croire  que la divinité  soit pareille  à  une image   que  l'art  de  l'homme  a créé".

Libérés  du  poids de la tradition  artistique  directe , les peintres purent  se consacrer à des tâches  nouvelles  et  créer  des genres nouveaux. Les thèmes  d'inspiration  biblique  remplacèrent   les  représentations  traditionnelles  de  l' Église qui   devait  réagir de son  côté, par le  développement  de l'art  baroque . Allégories et   scènes  mythologiques  sont  en  défaveur. Le sentiment   d'intimité développé  par le  religieux protestant inspira  les  scènes de  genres . Les artistes  vouaient un  intérêt  majeur  à la vie dans  ce qu'elle  a de plus  quotidien.La  peinture  hollandaise  donne l'impression  qu'elle  ne  songe  qu'à   découvrir avec des  yeux  émerveillés  l'immensité  de notre monde. Le  portrait, le  tableau de  société , les vues d'architecture, les scènes de  rues  sont  les motifs  favoris. L'homme  dans sa réalité courante: patriciens,  bourgeois,  érudits, paysans  , soldats, en gros plan  , avec  leur  robuste intelligence , sans  pose  mais  pleins de   cette  secrète  fierté que donnent l'exercice  des  vertus bourgeoise et la  maitrise  de la vie. Rembrandt sera  le  seul   à introduire   ses  personnages  dans  un  tout  autre univers, soumis  au destin , fait à  la  mesure  des créatures  et,  dans le même  temps proche  de  Dieu. Viennent  ensuite les  animaux,  les fleurs , les fruits, les  objets  inanimés, la chambre,  la  maison.On regarde  par  la fenêtre le paysage, on  peint  une cour , la rue,  les canaux, le marché . Le regard  s'évade  hors  de l'étroite  demeure pour  se perdre aux  profondeurs de l'espace. Le   Bas-pays, l'infini  de la  plaine, la  côte,  les  dunes la  mer  orageuse ou calmée, les navires , les nuages. Une  multitude  de talents  s'activent  à   enregistrer l'univers  dans leurs  œuvres, à réaliser  en  peignant une prise  d'inventaire de la  nature  .

C'est le triomphe  de  la  peinture de  chevalet, la toile  qu'on peut  transporter  et  vendre   facilement. On  trouvera partout  de la  peinture hollandaise  sauf dans  les  églises. Le  tableau  d'autel ,l'image pieuse  vont disparaître et  de même   toute  œuvre  d'art  de caractère monumental   et public comme  la fresque. L'intérieur  de l'église   protestante  est toujours demeuré  nu :  pas d'images, pas d'ornements. Le  service divin  évangélique   se fonde  sur la  Parole;  le   sermon et  la prière en demeure  le  centre . Le chant  vient   bien  s'associer  à la  prédication de l' Écriture, mais ce n'est que  plus tard, avec  Bach  et  Haendel , que la  musique  deviendra la  plus haute expression  de l'intime ferveur  protestante  .

Les artistes  peignent pour  des particuliers qui  aiment  accrocher   leurs tableaux  sur les  murs  de  leur   intérieur  .Cette  liberté  conquise  par  le  peintre , et   l'opulence  de  de la société  ,   sera  à  l'origine  d'un  immense  marché de  l'art.   Les  peintres   néanmoins  n'en  tireront pas  profit  pour la  plupart  de  leur  vivant  , confrontés  à  une  trop  vive concurrence  et à une clientèle  peu  visionnaire . Les Princes  qui  gouvernent  les  Provinces  préfèrent  s'adresser   aux  peintres académiques de l'étranger  afin  d'obtenir  des représentations à la mesure   de  leurs ambitions de  gloire méprisées par le peuple hollandais. Rembrandt , vit  sa  fortune décliner jusqu'à  la banqueroute finale.   Vermeer  lutta  toute sa vie  pour nourrir  une famille aux bouches trop  nombreuses,Rembrandt , Hals  mourut dans  un  hospice .

 Cette  floraison  de   la  peinture hollandaise  au   XVIIè siècle coïncide  d'une  façon  générale  avec l'essor  politique  économique  et  culturel du  pays  . Une ligue  de  villes  libres  dans laquelle  malgré  le  patriciat, la  noblesse  et  la dynastie  princière  d'Orange, la bourgeoisie  joue le  premier  rôle et devient  une puissance  mondiale.  N'oublions  jamais de  surcroit, combien  étroite  et bornée  était la scène nationale d'où le pays recevait  ses impulsions  vitales  :  un  territoire  d'environ  cinq mille  mètres carrés. Ce furent les colonies  et  le  commerce  d'outre-mer  qui  jetèrent   les bases  d'une  politique à l'échelle mondiale, en  particulier ,  le  trafic  avec  les  Indes  orientales. La Compagnie  des  Indes  orientales fut  fondée   en  1602, celle  des  Indes  occidentales  en  1621.  Le commerce procura des richesses  inouïes, assurant  les  conditions  propices  à une   politique  de  grande  puissance. La petite  Hollande  parvint, de  concert  avec  l' Angleterre  , à  tenir  en  échec, vers la fin  du  siècle, les tentatives d'hégémonie européenne  du   Roi -Soleil .

Philosophie  avec  Spinoza, poésie, théâtre  , Sciences  naturelles avec Huyghens, la Hollande  innove  dans tous  les  domaines  y compris  dans celui  des institutions sociales: assistance  aux  pauvres,  aux  malades,aux  vieillards, le  pays  demeura deux siècles durant  en  tête  de  l'Europe:

"démocratie  et  puritanisme, colonisation  et   sciences  naturelles, tolérance  et puissance  économique, tout  cela se  trouvait  réuni en  Hollande comme  des éléments  à  l'état pur  , trop   purs peut-être pour pouvoir  durer car il  y  manquait  le   pathos, l'ardeur  guerrière ,l'esprit de de  domination  traditionnelle, la volonté de puissance  dont  ne  saurait  se passer  un  "imperium" La force  créatrice  déclina  aussi  rapidement  qu'elle  était  apparue. Dès  le milieu  du  siècle, un classicisme  d’inspiration  française et  un  style  international de société absolutiste acquirent  droit de  cité. La  peinture  se  fit  raffinée, précieuse, ,non sans  dériver  parfois  vers un  art  industrialisé ou  académique,  le  grand  souffle  était   perdu."

(d'après  Edouard  Huttinger)

Les grands maîtres

Rembrandt

Vermeer

Frans  Hals

Gérard   van  Honthorst : 1590-1656

Honthorst les joueurs de cartes

Les  joueurs de cartes

Hendrick Jansz. Ter Brugghen, ou Terbrugghen (La Haye ou Utrecht, 1588 - Utrecht, 1er novembre 1629), est un peintre néerlandais (Provinces-Unies) du siècle d’or et, avec Gerrit Van Honthorst et Dirck Van Baburen, l'un des chefs de file de l’École caravagesque d'Utrecht.(Wikkipédia)

Ter Brugghen Democrite   

Démocrite

  terbrugghen mars endormi 

Mars  endormi

 

Gérard   van  Honthorst et Hendrik Terbrugghen , chez  lesquels on  ressent   particulièrement   l'inffluence  du   Caravage dont le génie  s'adapatait   aux  sentiments   nouveaux des   artistes hollandais  dans la désacralisation  des scènes d'inspiration  religieuse,  et  dans la détermination  à  peindre   toutes  choses  grandes ou  humbles, sacrées, ou  profanes  avec  la même  fidélité et la même  attention . Le Caravage  peignit  les  premières  natures  mortes  dépourvues d'intentions symbolistes 

caravage corbeille de fruits

( Caravage :Corbeille  de  fruits  )

Sweerts  Michel (1624 1664)

Sweerts michel Le  repas des affamés

Le  repas des  affamés

Jan  Steen (1629-1679)

Steen Jan la basse cour

La  Basse-cour

Jan  de  Bray (1627-1697)

Jan de Bray Les dirigeants de la guilde de st luc

Les dirigeants de   la  Guilde  de   saint  Luc

 Gérard Terborch (1617-1681)

 Terborch gerard portrait Cornelis de Graefff

Portrait de  Cornelis de  Graeff

Jan  Verspronck (1597-1662)

Jan Verspronck: Fillette en bleu

Fillette en  bleu

Lu 7792 fois Dernière modification le mardi, 19 mai 2015 16:47
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