dimanche, 19 octobre 2014 00:00

Hokusai

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Katsushika  Hokusai
1760-1849

 Jamais artiste japonais ne fut à la fois plus admiré en occident et plus contesté au Japon . Katsushika Hokusai, l'un des plus grands artistes qu'Edo (Tokyo) ait engendrés, a laissé une oeuvre monumentale, souvent inégale mais d'une diversité sans pareille, des milliers  d'oeuvres  remarquables  tant par leur  qualité  esthétique que  par leur  variété  stylistique :  peintures , dessins  gravures, livres illustrés manuels  didactiques  .

Créateur   hors normes  il   aimait  s'appeler  lui -même   "homme  fou  de  dessin" , le dessin auquel  il  consacra  une  longue  carrière  féconde  de   70 années.

Peintre et dessinateur admirable, grand théoricien, mais très individualiste, perpétuel insatisfait et d'une curiosité toujours en éveil, il s'intéressa à tous les mouvements picturaux  et  pratiqua tous les genres , sans jamais s'attacher à aucun (portraits d'acteurs et  de  courtisanes, scènes de  la vie  quotidienne, cartes de  voeux raffinées (surimono),  illustrations de romans et  de poésies. Sa vie est une quête émouvante de la perfection; il est le type même de l'artiste ne vivant que pour son art, et que nulle contingence ne saurait faire dévier du but qu'il poursuit.

Il sut allier dans un style très personnel, la technique de l'Ukiyo-e à la grande tradition picturale chinoise et japonaise. Il renouvela le monde des formes et des couleurs et contribua grandement à rénover l'art de l'estampe en y introduisant le paysage comme genre indépendant.C'est incontestablement dans ses grandes séries de paysages, publiées dans  les années 1830, qu'il  donne  toute  la  mesure  de  son  génie (36 vues du  mont  Fuji, les vues des ponts célèbres, les cascades  de  différentes  provinces ou  les séries consacrées  au  fleurs  et  aux  oiseaux.

Son oeuvre , trop originale força l'admiration de ses contemporains davantage qu'elle ne les séduisit. Cependant, la grande majorité des artistes de son temps subirent , consciemment ou non son influence.

Il est aussi  l'auteur  d'une encyclopédie imagée du  japon, la  fameuse  Hokusai Manga (1), fournissant  aux artistes  un  répertoire  iconographique de  modèles  sur  tous  les  sujets.

(sources : Chantal Kozyref Essentiels d'Universalis  et  document  BNF)

(1) sur  wikipédia :  Hokusai manga  (.....Le mot manga qui figure dans le titre ne se réfère pas aux mangas telles que nous les connaissons aujourd'hui, car les différents croquis figurant dans ces carnets ne forment pas une histoire, mais traitent de sujets séparés les uns des autres.) ....

hokusai Boy viewing Mont FujiHokusai Tama RiverHokusai--campanules-chinois

 

Hokusai--deux-grues--sur-unhokusai-tigre-et-bambouhokusai faucon

hokusai-waterfalls-1hokusai-waterfalls-2hokusai les cascades de  Yoro

 hokusai livre  editions Parkstone  internationalUn  livre magnifique  par  la qualité de ses reproductions  et  surtout   la  biographie  intéressante  de   cet artiste  hors  normes  qui s'attache à  montrer  toutes les difficultés  que   rencontra  Hokusai  dans   la société  conservatrice  du  Japon  de  cette  époque  . Hokusai  issu  d'un  milieu  modeste  d'artisans  vécut  toute sa vie  dans  la  pauvreté  .

Avant propos 

Il serait  faux  de  penser  que  l'art   japonais  a toujours été  en  harmonie  avec  son  environnement.  Ses  origines  se  trouvent  d'ailleurs  en  dehors  du  pays :  pendant   des siècles  , les peintres de l'archipel se  contentèrent  en  effet  de  recopier  les  œuvres bien  plus anciennes des  Chinois  et  des Coréens.

Bien  que   pratique  au  Japon de longue  date  , la gravure  sur  bois  en était  restée  à un stade  très rudimentaire  par  rapport  au  travail  des Chinois, jusqu'à  ce  que  l'engouement  pour  les estampes  Ukiyo-e agisse  comme  un stimulant.  Les Japonais , épris de  nature  étaient  de  grands  acheteurs  de  livres  illustrés d'oiseaux et  de  fleurs, ainsi  que   de  guides agrémentés  de  vues  de  lieux célèbres.  Le  style  Ukiyo-e s'appuyant lui-même sur une convention  ancienne dont il  ne parvint  jamais  vraiment  à  se  défaire durant  tout   le   XVIIIe siècle. Or  à  la fin  du  siècle, la perfection  observée jadis  dans les  couleurs et  le  dessin  des peintures  populaires  étaient  désormais  perdue. Seule une  révolution  radicale était apte  à  sauver l'art  japonais.  L'un  des mérites d'Hokusai, et non  des  moindres, est  qu'il  sut  prendre  le parti de  la nature  et  de la vie  , s'exposant  pour  cela à une  vie  de   pauvreté  et   à toutes  une   série  de  préjugés  tenaces  .

Un  homme  peu  ordinaire 

Il  nait   à  l’automne   dans la  modeste   banlieue  d' Edo  (aujourd'hui  Tokyo) dans la classe  des artisans .Son  père  fabriquait  des  miroirs  en  métal  pour la cour du  Shogun  et  sa  mère  était issue  d'une  grande   famille  déchue. Son  grand-père, un suivant  du   courtisan  Kira, était  mort   en  défendant  ce  dernier  lors d'un  épisode  sanglant de l'histoire  japonaise  du  XVIIe siècle:  l'attentat nocturne des Quarante sept Ronins (ou  47 Samouraïs) . Hokusai  était  peut  être  redevable  à  cet ancêtre  guerrier  de  l'esprit  fier  et  indépendant  dont il  fut  preuve  durant   toute  sa vie  .

Il quitte  le  foyer  familial   à  13  ou  14  ans  pour  être  placé  comme  apprenti  graveur A 18  ans  qu'il  son emploi  et  devient  étudiant  chez  le   grand  artiste   Shunsho, alors  l'un  des chefs de   file de  l'école populaire. En  1786   une querelle   éclate  entre   le disciple et  le maître et l'élève  désobéissant  est  renvoyé . 

Hokusai  veut   ce  libérer  du  style   Ukiyo-e.

Livré  à  lui-même  à   26  ans  ,  il   gagne  sa  vie  en  illustrant  des livres  humoristiques  ou  en  écrivant.  mais  même  en  travaillant  d'arrache-pied, il  ne  gagne pas suffisamment pour  vivre  . En désespoir  de  cause il  abandonne la  peinture   et  se  fait  marchand ambulant de piments puis d'almanachs.

Peu  à  peu   sa réputation  grandit   grâce  à  ses  illustrations  et   aux  Surimono (cartes  délicatement ouvragées destinées  aux jours de  fêtes)

A partir  de   1804 il  réalise périodiquement  des  figures  colossales avec  des  des balais et  des seaux  remplis d'eau  et  de peinture  (ex  sur  une  feuille  de  papier  de  18 x11 mètres. il fallait monter  sur  le  toit  du  temple pour  contempler   l’œuvre  dans son   ensemble  ). Parallèlement   il  travaillait  dans  extrêmement  petit   (sur  des  œufs  ,   ou  sur   un  grain  de   blé ou  de   riz,  il   utilisait   également   les  objets  les  plus  inattendus  :  bouteille, mesure  de  vin  . De tels  exploits  lui  valurent  d'être  invité  à  se produire  devant   le Shogun  ,  honneur  presque  sans  précédent  pour un  peintre issu  de la classe  des artisans  .

Année  1807   première  rencontre   ,  première   querelle   avec  le  romancier   Bakin collaboration  pour les  cent huit  héros  . Ils se  séparent  après  une violente  dispute.

Il rencontre  ensuite l'acteur   Baïko  , célèbre  pour  sa  manière  de  représenter les esprits. Grossièrement éconduit  lors d'une  visite   à Hokusai  , c'est  Baïko  qui  présentera  des excuses  au  peintre   et   permettra  à  une  amitié durable   de  s'établir  entre  les deux artistes .

Nouvelle  figure  colossale   en  1817 à  Nagoya devant une  foule  de spectateurs  . la feuille  de papier   gigantesque  dût   être   hissée  par   un  échafaudage.

La  même  année  Hokusai publie le   premier  volume  de  ses  Mangas .

Après  un  passage   par  Osaka   puis  Kyôto Hokusai  revient   à  Edo   où  il  ne connait  qu'un  modeste  succès  la ville étant   alors  le  centre  des  ecoles  classiques  .

Vers  70  ans  il   subit  un  accès de paralysie  qu'il  soigne    lui-même   grâce à une recette chinoise  . Guéri   il   réalise    les trois séries de gravures en  couleur de  grand  format   parmi  ses  œuvres  les  plus  importantes  :  Les  Cascades,  les  ponts  ,  les  trente six  vues du  mont  Fuji.

Il  connait   ensuite   une  nouvelle  période   de  difficultés financières  certaines provoquées  par les  frasques  de   ses enfants  (fils  et petit fils  ) et   en   1834   il  dit  s'enfuir  d'Edo  pour se  cacher  sous  un faux  nom  à  Uraga.

Il ne peut   rentrer   à   Edo   qu'en   1836 Le pays est  alors  en  proie   à  une  terrible  famine et  le marché  de l'art  s'est  effondré . L'année  suivante   un  incendie  détruit  sa  maison  et   tous ses dessins.Le viel  homme ne  réussit   qu'à sauver  ses pinceaux  .

Au fil  des ans  il  continua de  travailler  avec  la  même ardeur. Même  s'il  ne sortit   jamais de  son  état  de pauvreté  ,  il  semble  qu'il   n'ait  plus jamais  enduré  la  misère  

Hokusai  se maria deux fois et  eut   cinq  enfants : deux fils et  trois filles  Seule   sa dernière fille  Oyei lui resta fidèle  et  fut  sa seule  élève .   c'est  avec elle   qu'il  termine   sa vie  . Père et  fille  menaient  une   existence   originale hors des conventions traditionnelles  ,  loin des  de  la bourgeoisie  et  de  la cour  du   Shogun Hokusai ne fréquentait  que  ses  amis  intimes  . Son dévouement  à  son art  le  rendait  fier et inaccessible mais  sa gentillesse  avec  les enfants était  légendaire  .

 

hokusai femme  tenant un  obihokusai  deux  femmes

 

 

 hokusai pecheur  devant le mont  fuji hokusai: fermiers  sur   pont suspendu  hokusai  iris et  sauterelle

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2 Commentaires

  • Lien vers le commentaire MJ lundi, 20 octobre 2014 19:37 Posté par MJ

    Tu as raison , effectivement je trouve très peu de tableaux mettant en scène des enfants ...Il doit y avoir une explication ...Tradition, convention, absence de demande ?Je chercherai .

  • Lien vers le commentaire émilie lundi, 20 octobre 2014 18:44 Posté par émilie

    La nature et les femmes! Pas de petits enfants s'il les aimait tant?

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