Elle fait partie d’une communauté où les femmes sont libres , indépendantes et volontiers guerrières, insoumises au pouvoir masculin dont elles affrontent les représentants à armes égales .
L’Amazone appartient à la mythologie grecque au même titre que les géants, les héros , les dieux ou demi-dieux des origines et leurs combats ont donné lieu aux épisodes mythiques relatés par les poètes et artistes dans un cycle dit Amazonomachie.Amazonomachie sur Wikipedia
L’iconographie, les vases notamment, ainsi que la statuaire et les poèmes anciens ont contribué à construire l’archétype de l’Amazone véhiculé pendant des siècles jusqu’à nous.
Les aventures de leurs principales héroïnes se mêlent aux des exploits des guerriers grecs les plus célèbres (Héraclès, Thésée, Achille) et se prolongent dans les récits historique ou poétique de l’âge du bronze jusqu’aux premiers siècles de notre ère où elles trouvent leur place dans la pseudo-histoire puis dans l’histoire des civilisations du bassin méditerranéen , où fusionnent mythe et réalité.
Pour notre époque, sensibilisée aux problèmes liés au genre, ces femmes qui paraissent échapper aux normes sociales traditionnelles ont bien des raisons d’attiser notre curiosité et la question de leur existence en tant que mode de fonctionnement différent, crédible et avéré, méritait bien l’intérêt de la chercheuse américaine que j’ai tenté de suivre tout au long de ce vaste ouvrage de 500 pages. (1
Croisant les poètes épiques et les historiens les plus anciens (Homère, Euripide, Hérodote ) avec nos connaissances actuelles sur les peuples d’Europe centrale et de l’Est , de tradition orale qui entouraient le monde grec (Thraces, Sarmates, Saces…Scythie en général … ), ses investigations vont dans le sens de l’existence de réelles populations plus égalitaires où les rôles des hommes et des femmes pouvaient socialement être confondus permettant la domination à la fois aléatoire et ordinaire de chefs ou de cheffes dont les armées ont alors affrontés les combattants grecs, en situation de défense ou d’invasion .
J’ai cru comprendre qu’il est plus difficile d’affirmer l’existence de sociétés exclusivement féminines ce qui amène Adrienne Mayor à considérer deux types d’Amazones : d’une part les Amazones grecques , personnages mythiques et l’ensemble des peuples intégrant dans leurs armées des femmes guerrières de façon plus égalitaire et honorées après leur mort en tant que telles comme en témoignent les sépultures par tumulus retrouvées en grand nombre dans ces régions .
Les privilèges de ces femmes qui auraient étonné et manifestement ébloui par leur côté extraordinaire le Grec de l’antiquité, résidaient d’une part dans leur participation aux combats, leur dextérité dans le maniement des armes, (de l’arc en particulier), leur maitrise de l’équitation, mais aussi dans leur pratique habituelle de la chasse et surtout dans la liberté exercée dans le choix de leur partenaire sexuel et la durée de leurs relations.
Il m’a semblé qu’on trouve ces femmes guerrières dans des sociétés essentiellement nomades aussi bien dans les lointains récits grecs que dans les histoires ou légendes relativement plus proches de nous qui mettent en scène de semblables héroïnes de la Perse à la Chine , de l’Egypte à l’Afrique du nord , ainsi que relatées par les historiens et poètes de toutes ces régions du globe tendant à prouver que cette existence nomade favoriserait ces types de sociétés contrairement aux normes sociales des sociétés sédentaires se structurant autour d’une répartition contraignante des rôles entre hommes et femmes. Mais c’est une conclusion personnelle et peut-être audacieuse.