dimanche, 17 février 2013 00:00

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1942

film fantastique français en noir et blanc
réalisé par Marcel Carné
scénario et dialogue Jacques Prévert et Pierre Laroche
Musique : Maurice Thiriet et Joseph Kosma
Alain Cuny : Gilles
Arletty : Dominique
Marie Déat : Anne
Jules Berry : Le diable

Trouvant le monde trop calme à son goût , le Diable envoie sur Terre deux de ses représentants Gilles et Dominique, chargés de torturer le monde . Leur champ d'action est un vieux château du Moyen Age Le seigneur Renaud , veuf , doit marier sa fille Anne au baron Hugues et les festivités ont commencé .Déguisés en Menestrels , Gilles et Dominique s'introduisent au château . Poursuivant le plan diabolique , Gilles séduit Anne, et Dominique le vieux seigneur ainsi que le jeune baron. Jalousie , convoitise, fureur , colère aiguisée par le diable, chassent du château la paisible harmonie . Le diable est heureux et se frotte les mains du désaccord parfait qu'il a si bien orchestré . Le vieux seigneur en meurt , le jeune baron se destine à l'enfer , Dominique sert son maitre mais bientôt décèle chez Gilles une attitude inquiétante . Il s'est épris de la douce Anne et leur coeurs battent à l'unisson .

Tous les stratagèmes du diable échouent et ne peuvent séparer les amants.

Dans une dernière vengeance , il les change en statues et les cravache une dernière fois Mais que peuvent les coups contre des statues de pierre ? Et tandis qu' il s'éloigne , furieux , on entend le bruit de deux coeurs qui continuent de battre dans les deux corps figés , ensemble pour l'éternité ....

Un joli conte , sans grande ambition si les talents conjugués de Prévert et de Marcel Carné et des interpretes n'en avaient fait un chef d'oeuvre de poésie .

A la pauvreté des moyens de l'époque , s'est substituée le pouvoir suggestif des images des attitudes et des regards , les dialogues servis par des voix assorties comme des instruments de musique , permettent d'atteindre des sommets lyriques , les scènes s'enchainent comme des tableaux , peu ,très peu, toujours les mêmes , mais parcourus et transformés par les regards du bien et du mal , dans un enchantement durable .

On a dit qu'on devait ce chef d'oeuvre à la situation difficile ses artistes exerçant à cette époque sous le regard de la censure et dans un dénuement de moyens techniques et matériels.

Je citerai aussi "L'éternel Retour " dans ce grand élan poétique , La Belle et la Bête ,et un peu plus tard je crois , Orphée , le Testament d'Orphée ...qui sont pour moi du même registre, de la même sensibilité et à l'origine d'émotions comparables .

(Mj Décembre 2009)

Lu 5682 fois Dernière modification le dimanche, 10 mai 2015 14:42
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