Delacroix et Baudelaire, grands admirateurs de Corot ne les auraient donc pas vues dans les Salons !! .... Qu'auraient-ils dit de la modernité et de la présence mélancolique de ces images féminines ...
Moisonneuse à la faucille (ma préférée , pour la simplicite du sujet , et la sobriété lumineuse du traitement pictural.
Le dernier portrait de Corot
La Dame en bleu
"Appartenant à ce que l'on pourrait appeler le cycle des "Madame Bovary" ou des bourgeoises , que peint Corot dans les dernières années de sa vie de 1865 à 1875, la dame en bleu s'inscrit dans la série des figures solitaires et pensives inauguré en 1826 avec l'italienne mélancolique suivie vers 1835 de l'émouvante Femme à la poitrine dévoilée, tableaux emblématiques d'un thème d'inspiration revenant comme un Leitmotiv dans toute l'oeuvre du peintre. D'une force d'expression et d'une acuité psychologique encore peu communes dans le portrait à l'époque, cette toile (de ce petit format qu'affectionnait le peintre) apparait comme un testament.
Loin de tous les poncifs et de toutes les conventions dans lesquels le genre restera longtemps empêtré au XIXème s, la Dame en bleu, ultime portrait de l'artiste , témoigne ,tant par la liberté de la facture (empâtements et larges coups de brosse) que par l'émotion qui s'en dégage , de l'extraordinaire modernité de Corot. On y voit le talent du génial portraitiste que fut ce "miracle du coeur et de l'esprit "(Baudelaire) sachant comme personne faire effleurer sur un visage les pensées secrètes et l'intériorité d'un personnage. (Même si celui-ci reste anonyme .." (Stephanie Dulout pour Muséart )