Du côté de chez Richter
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Par Youri Borissov
Et d'abord par Bruno Monsaingeon dont j'apprécie la richesse des commentaires sur son site où il a consacré une page importante à mon interprete préféré en particulier pour ses interpretations de Schubert :
Richter est l'un de ceux qui donnent le plus fort ce sentiment de "dématérialiser" la musique. Tel un canon qui tirerait un obus sans recul, un avion qui s'envolerait verticalement sans élan, il est capable de varier les couleurs à l'infini et sans dégradé, de passer du pianissimo le plus impalpable au fortissimo le plus volcanique sans césure ni force d'inertie. S'il donne parfois l'impression d'une lutte avec la matière, c'est pour la pulvériser, et laisser naitre le chant pur, dans l'ivresse des pièces les plus hystériquement virtuoses où ses doigts font reculer les limites du physiquement possible, comme dans l'extrême lenteur d'adagios qu'il sait, comme personne, habiter d'un sentiment de totale immobilité.
Schubert par Sviatoslav Richter: Andantede la sonate D960 :
Schubert : Sonate D894 1ère partie du 1er mouvement