mercredi, 15 octobre 2025 19:52

Steinbeck John

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John Steinbeck John Steinbeck John Steinbeck

Steinbeck, c’est un peu le chantre de la vallée de la Salinas, mais aussi le chroniqueur d’une époque de l’ Amérique inquiète, déclassée, souvent à la marge. Il a cette capacité de mêler la rudesse sociale et une poésie discrète — parfois dans un simple champ de laitues ou un filet de poussière.

Il faut distinguer plusieurs Steinbeck :

  • Le romancier des grands espaces et de la vallée : Tortilla Flat (1935), Of Mice and Men (Des souris et des hommes, 1937), The Grapes of Wrath (Les raisins de la colère, 1939) — qui est presque une épopée des déclassés fuyant le Dust Bowl vers une Californie chimérique.
  • Le chroniqueur social :(En un combat  douteux). Il n’a pas inventé le réalisme américain, mais il l’a porté avec une intensité politique rare, tout en restant accessible. Sa vision est moins théorique que celle de Dos Passos, mais plus incarnée, collée aux gens.
  • Le Steinbeck plus tardif, plus sombre et désabusé : East of Eden (À l’est d’Éden, 1952) en est l’exemple : grande fresque familiale, mais aussi méditation sur le mal, la liberté, l’héritage.
  • Et puis un Steinbeck voyageur : Travels with Charley (Voyage avec Charley, 1962), où il parcourt l’Amérique avec son chien dans une caravane, vieux sage curieux et inquiet.

Sa place est ambiguë : prix Nobel en 1962, adoré par les uns pour son humanisme, décrié par d’autres comme trop sentimental ou simplificateur. Mais son influence est immense, et beaucoup de ses thèmes (exil, écologie avant la lettre, dignité des petits) sont encore brûlants.

John Steinbeck sur wikiwand

A l’est  d’Eden (1952)

A l'est d' d'Eden

 A l'est de  d'EdenSteinbeck a voulu “tout mettre” dans  cet ouvrage : son enfance dans la vallée de la Salinas, ses obsessions philosophiques (liberté, responsabilité, héritage du mal), et cette idée qu’il écrivait son roman définitif .Il écrivait  à  un  ami après avoir terminé son manuscrit : « J’ai terminé mon livre il y a une semaine. […] C’est le travail le plus long et le plus difficile que j’ai jamais accompli. […] J’y ai mis tout ce que je voulais écrire toute ma vie. ». Sa philosophie y est  omniprésente : chaque dialogue, chaque portrait est une méditation sur la liberté et le poids de la faute.. . Le fameux mot hébreu “timshel” (tu peux) est un pivot central du roman ( tu peux vaincre le mal, tu n’y es pas condamné) concentre cette idée que l’homme n’est pas prisonnier d’un destin, contrairement au fatalisme.

Ici , son écriture alterne entre la simplicité rugueuse du dialogue direct, des instants  méditatifs où il associe la nature et des envolées lyriques presque bibliques (là, on sent l’Ancien Testament comme modèle rythmique). D’où cette impression que la terre, les herbes, la lumière  de la vallée  de  Salinas, deviennent presque des personnages pour donner  le  ton  aux évènements  du récit.

C’est aussi  un  roman  social où il  met en scène  les  préjugés  ,  les  oppressions  , le conformisme  , les  inégalités  qui  broient  les  individus.

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 51H0rKAJYL. AC SL1000 De ce livre de  800  pages  Elia  Kazan  en  a  fait  un  film resté célèbre en exploitant  les  200 dernières  pages  et  en gommant ou édulcorant  les  personnages les  plus  porteurs de la philosophie de Steinbeck: l’idealiste Samuel   Hamilton  et  le sage Lee , émigré chinois. Il s’est  surtout  attaché à la dimension  psychologique  des  personnages dont il a exacerbé  les tensions, servi par de  grands  acteurs qui ont  assuré  le succès  du  film ..

 

Lu 16 fois Dernière modification le mercredi, 15 octobre 2025 21:36
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