Imprimer cette page
vendredi, 25 janvier 2013 00:00

Coleridge

Évaluer cet élément
(0 Votes)

Samuel Taylor COLERIDGE

(1772-1834)

Coleridge est l'esprit le plus vigoureux de la première génération romantique anglaise; il en est aussi dans quelques morceaux, le poète le plus exquis.
(Cazamian )

Il connaît une enfance difficile marquée par l'indifférence maternelle et la vénération d'un père tôt disparu . Personnalité complexe, affectée par des troubles psychiques lui imposant l'usage constant de drogues, Il compense par des amitiés passionnées et des enthousiasmes intellectuels.
Avec le poète Southey, il projette de fonder une communauté philosophique (Pantisocratie) dans le Nouveau monde.
En même temps, il sent naître sa vocation de poète stimulée par le contact de Wordsworth avec qui il publie un recueil Lyrical Ballads, manifeste de la poésie romantique.
En 1798 il accomplit un voyage en Allemagne où il s'intéresse au fond légendaire local où il puise de nouveaux thèmes d'inspiration pour sa poésie.
Il s'intéresse aux philosophes allemands en particulier à la pensée de Kant, de Schlegel, de Lessing et de Schelling.
De retour en Angleterre ses opinions ont radicalement changé. Et c'est à la philosophie , la critique, la religion la politique qu'il se consacre désormais.
Son enthousiasme révolutionnaire (d'abord admirateur de la Révolution française) tout comme celui de Wordsworth, s'est effondré pour laisser la place à un idéalisme spirituel.
Il reniera également sa première manière poétique dans la ligne des pré-romantiques définie par le manifeste publié avec Wordsworth.....Son influence sur son époque se manifeste par son analyse poétique...

{....]La saveur complexe et originale de son œuvre est faite en partie de ce mélange d'une intellectualité aigüe avec la réceptivité d'un Lyrique [...]

...et par sa réflexion philosophique et religieuse en réaction aux nouvelles idées qui dominent son temps et auxquelles il avait, dans un premier moment, plus ou moins souscrit : rationalisme des explications mécanistes et extension de l'idéal scientifique aux choses de l'âme.

« Sa métaphysique incertaine, qui fut surtout désir, et ne prit aux kantiens allemands que des morceaux de système, a pour base une intuition de l'unité essentielle entre notre esprit et le divin. Descendre au fond de notre conscience c'est y retrouver l'être immanent ; par cette voie, nous pénétrons au-delà des apparence sensibles ; c'est en nous interrogeant que nous découvrons l'univers ; les véritables , les seuls évènements sont ceux de l'âme ; et le domaine propre de la poésie est ce théâtre intérieur. Là se dérouleront les épisodes, les réactions qu'elle nous raconte ; et les émotions qu'elle se propose de faire naître seront perçues par nos yeux spirituels. Le merveilleux du Vieux marin est une hallucination, créée par le remords ; Christabel suggère l'effroi d'une vague menace par les moyens les plus sobres. L'intensité colorées des effets dans le premier poème, leur subtilité , leur diffusion en une atmosphère, dans le second sont également d'un très grand artiste . Il y a aussi chez Coleridge une veine d'effusion intime, une inspiration familiale, religieuse, l'expression directs des états de la sensibilité mais qu'il revêt d'une empreinte neuve . Le paysage y est uni à l'émotion , selon une association irrésistible dont il a lui même perçu et dit le caractère tout subjectif avec une clairvoyance douloureuse.

Son art culmine avec le dit du vieux marin (The rime of the Ancient Mariner) et Kubla Kahn. Il se consacre ensuite de plus en plus à la réforme de l'écriture poétique anglaise et à la philosophie religieuse.

(source :Histoire de la littérature anglaise de E. Legouis et L. Cazamian)

Lu 4549 fois Dernière modification le mercredi, 20 août 2014 20:28

Derniers articles MJ